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Pneumologie

Asthme : l’exposition précoce au pollen de mauvaises herbes augmente le risque

Par Geneviève Andrianaly

Les enfants exposés au pollen des arbres et des mauvaises herbes en milieu urbain courent un risque accru de problèmes de santé respiratoire, notamment d'asthme.

Hakase_/iStock
MOTS-CLÉS :
Le fait d’être exposé au pollen des arbres et des mauvaises herbes en ville peut favoriser le développement de l'asthme chez l'enfant.
En cas d'exposition accrue au pollen de mauvaises herbes, l’effet protecteur de la canopée des arbres disparaît.
"Il sera important de prendre en considération les espèces d'arbres qui minimisent le pollen allergique dans l'air", selon les chercheurs canadiens.

La présence d’espaces verts autour de son domicile aide à diminuer l'exposition à la pollution atmosphérique, permet aux enfants d'être actifs, offre un contact positif avec un microbiote diversifié et peut même prévenir le risque de développement de l'asthme chez les petits. Cependant, cet effet protecteur peut être réduit lorsque l'exposition aux pollens de mauvaises herbes et d'arbres augmente. C’est ce qu’ont récemment révélé des chercheurs de l’université d'Ottawa (Canada).

Des estimations du couvert végétal dans un rayon de 250 mètres autour du code postal de l'enfant

Pour parvenir à cette conclusion, ils ont mené une étude parue dans la revue European Respiratory Journal. Dans le cadre des recherches, l’équipe a recruté des enfants nés entre le 1er avril 2006 et le 31 mars 2014 à Toronto. Ils ont relié leurs données aux informations de leurs mères grâce à un registre périnatal appelé "Better Outcomes Registry and Network (BORN) Ontario". Ces dernières ont été passées en revue sur une période de huit ans pour identifier les cas d'asthme infantile entre la naissance et l'âge de six ans.

Après avoir saisi l’adresse résidentielle de la mère, les scientifiques ont mesuré l'exposition environnementale à l'aide de l'indice de végétation par différence normalisée et des estimations du couvert végétal dans un rayon de 250 mètres autour du code postal de l'enfant à la naissance. Ils ont aussi pris en compte certains facteurs, tels que l'exposition à la pollution de l'air ambiant pendant la grossesse, l'âge maternel à l'accouchement, le sexe de l'enfant, l'allaitement, le tabagisme pendant la grossesse, l'asthme maternel, l'année de naissance, la saison de naissance (l'été, le printemps, l'hiver ou l'automne) et le statut socio-économique.

Asthme : un risque accru chez les enfants exposés au pollen des arbres et des mauvaises herbes

Un peu plus de 13 % des 214.000 paires mère-enfant incluses dans les travaux ont reçu un diagnostic d'asthme infantile. Les résultats ont montré que l'aménagement d'espaces verts en milieu urbain augmentait l'exposition au pollen et réduisait la protection offerte par les espaces verts. D’après les auteurs, l’exposition au pollen des arbres et des mauvaises herbes en milieu urbain était lié à un risque élevé d'asthme. "Nous avons constaté que la canopée des arbres a un effet protecteur sur le développement de l'asthme chez les enfants. Toutefois, cet effet protecteur disparaît en cas d'exposition accrue au pollen de mauvaises herbes", a expliqué Éric Lavigne, auteur principal de l’étude.

Étant donné l'importance accrue accordée à l'augmentation de la végétation urbaine, les scientifiques estiment que la population devrait être consciente de l'effet que peuvent avoir les arbres dans les villes, et notamment des conséquences du pollen sur la santé respiratoire des enfants, en particulier s'il est à l'origine d'un risque accru d'asthme. "Cela pourrait avoir un impact sur les urbanistes et les autorités sanitaires qui travaillent au réaménagement de nos centres urbains. Outre les programmes de lutte contre le pollen des mauvaises herbes et la décision de planter des arbres spécifiques, il sera important de prendre en considération les espèces d'arbres qui minimisent le pollen allergique dans l'air", a conclu Éric Lavigne.