ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Bronchiolite : un nouveau vaccin destiné aux femmes enceintes validé par la Haute autorité de santé

Vaccination

Bronchiolite : un nouveau vaccin destiné aux femmes enceintes validé par la Haute autorité de santé

Par Mégane Fleury

La Haute autorité de santé autorise le vaccin Abryvso pour les femmes enceintes, à partir du huitième mois de grossesse : il offre une protection à la mère et au bébé contre le VRS, le virus responsable de la bronchiolite. 

RossHelen/istock
MOTS-CLÉS :
La Haute autorité de santé autorise l’utilisation du vaccin Abryvso pour protéger les femmes enceintes et leur bébé de la bronchiolite.
Le produit doit être administré à partir du huitième mois de grossesse.
Un autre produit d’immunisation est disponible : le Beyfortus, cet anticorps monoclonal doit être administré aux nourrissons dès la naissance.

La lutte contre la bronchiolite se dote d’un nouvel outil : jeudi 13 juin, la Haute autorité de santé a approuvé un vaccin, l’Abryvso, destiné à protéger les femmes enceintes et leur bébé du virus syncytial respiratoire, responsable de presque 75 % des cas. "La HAS reconnait l’intérêt d’une vaccination des femmes enceintes avec Abrysvo, lors du 8e mois de grossesse", indique-t-elle dans son communiqué. 

Qu’est-ce que la bronchiolite ?

La bronchiolite touche principalement les enfants de moins de deux ans. Elle déclenche une réaction inflammatoire au niveau des parois des petites bronches : cela engendre différents symptômes dont la toux et une respiration sifflante. D’après l’Assurance Maladie, elle dure généralement une dizaine de jours. La maladie est bénigne chez l’adulte, mais des formes graves peuvent toucher les jeunes enfants, et nécessiter une hospitalisation. "La bronchiolite est une maladie respiratoire très contagieuse", alerte l’organisme. Pour cette raison, les scientifiques et les laboratoires travaillent au développement de nouveaux moyens de protection.  

Bronchiolite : une réduction de plus de 80 % des infections sévères à 3 mois 

L’été dernier, les autorités sanitaires européennes ont prouvé l’Abryvso comme moyen de protéger l’enfant du virus de la naissance jusqu’à ses six mois. Sollicitée par le ministère de la santé, la HAS a mené des recherches pour évaluer son efficacité et sa tolérance. "En matière d’efficacité, les estimations issues de l’étude MATISSE montrent une réduction significative des infections respiratoires sévères liées au VRS : 81,8 % à 3 mois, 69,4 % à 6 mois, conclut-elle. Une réduction des hospitalisations est également observée : 67,7 % à 3 mois, 56,8 % à 6 mois. En ce qui concerne la tolérance du vaccin, il n’a pas été rapporté d’augmentation d’événements indésirables graves ni chez la mère, ni chez le nouveau-né."

Beyfortus : un traitement préventif pour lutter contre le VRS

Ces résultats ont permis à la HAS d’intégrer ce produit à la stratégie de prévention des infections liés au VRS. Il sera disponible dès septembre et s’ajoute au Beyfortus. Approuvé depuis 2023, ce dernier est administré au nourrisson, rapidement après sa naissance. "Il s’agit non pas d’un vaccin mais d’un traitement préventif par anticorps monoclonal, prévient le ministère de la Santé. Cela signifie que l’on donne à l’organisme des outils pour se défendre quelques mois, à la différence de la vaccination qui présente la maladie à l’organisme pour l’entraîner à se défendre seul." Il permet de protéger l’enfant pendant la saison épidémique, soit d’octobre à février.

Bronchiolite : environ 480.000 enfants sont concernés chaque année

Les autorités françaises rappellent que l’épidémie 2022-2023 de bronchiolite a été "particulièrement intense et longue en France". D’après les données de Santé publique France, elle a duré 16 semaines (contre 12 semaines en moyenne durant la période 2015-2020). Chaque hiver, la bronchiolite touche 30 % des nourrissons de moins de 2 ans, cela représente environ 480.000 cas par an.