"Nous accordons plus d’importance à ce que nous choisissons qu’à ce qui nous est imposé. Les préférences induites par le choix sont largement démontrées à l'aide de méthodes comportementales et neuronales, impliquant principalement des objets gratifiants, tels que de l'argent ou des biens matériels. Cependant, l’impact du choix sur les expériences, notamment dans le domaine du toucher affectif, reste moins exploré", ont indiqué des scientifiques de l’université de la Bundeswehr de Munich (Allemagne). C’est pourquoi ils ont décidé de mener une étude.
Le consentement améliore-t-il la perception du toucher ?
Pour les besoins des recherches, les auteurs ont examiné spécifiquement si le choix peut améliorer le plaisir dérivé du toucher affectif, augmentant ainsi sa valeur intrinsèquement gratifiante. Dans le cadre d’une expérience, les volontaires se faisaient doucement caresser le bras par un chercheur. Certains participants ont indiqué l'endroit où ils seraient touchés. Pour dissocier le choix du toucher, d'autres options consistaient à savoir s’ils voulaient être touchés avec un gant bleu ou blanc. Le choix proposé dans ce dernier cas ne concernait donc pas vraiment la question de savoir si et comment les participants voulaient être touchés. Enfin, dans d’autres expériences, les participants n’avaient pas leur mot à dire quant à l’endroit et avec quel gant ils devaient être touchés. Avant et pendant le toucher, la pupillométrie a été utilisée pour mesurer le niveau d'excitation. À la fin, ils ont dû évaluer dans quelle mesure leur expérience tactile était agréable.
Avoir le choix augmente l’excitation en prévision du toucher
Les résultats ont été publiés dans la revue Attention, Perception, & Psychophysics. Lorsque l’équipe a donné le choix aux participants, même en fonction de facteurs accessoires comme la couleur du gant, ces derniers ont déclaré que le même toucher était nettement plus agréable. Selon les mesures de la pupillométrie, le fait d’avoir le choix augmente l’excitation en prévision du toucher.
"Le choix et le consentement sont des préoccupations éthiques, ils sont également fondamentaux dans la façon dont nous vivons les choses. Nous savons que le choix fait appel au même système dopaminergique que de l'argent, de la nourriture, du sexe et d'autres récompenses que nous recherchons activement. (…). Ainsi, donner aux patients un plus grand contrôle sur leur traitement pourrait apporter des bénéfices encore plus importants que ceux actuellement envisagés", ont déclaré Lenka Gorman et Ophélie Deroy, auteures des travaux.