“L’endomètre est une orange turquoise”, clame la nouvelle campagne du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français, de la Société de Chirurgie Gynécologique et Pelvienne, de la Société Française d'Onco-Gynécologie, de la Société Française de Chirurgie Oncologique et du Fonds pour la Santé des Femmes. Le collectif prépare un mois de sensibilisation au cancer de l’endomètre à la rentrée, “Septembre turquoise”, pour parler de ce cancer qui tue 2.500 femmes chaque année en France. Pourtant, quand il est dépisté rapidement, c’est l’un des cancers qui se guérissent le mieux.
Les saignements génitaux doivent vous alerter !
Le cancer de l’endomètre, également nommé cancer du corps de l’utérus, peut être suspecté uniquement lorsque des symptômes apparaissent car, contrairement au cancer du col de l’utérus, il n’y a pas de programme de dépistage en France. “Le principal étant la présence de saignements génitaux, même minimes, après la ménopause, ou en dehors des périodes de règles, avant la ménopause, indique le Pr Vincent Lavoué, chef du service de gynécologie du CHU de Rennes. Cela doit conduire à consulter rapidement un gynécologue pour effectuer des examens.”
Toutefois, ce symptôme n’est caractéristique que de la phase précoce de la maladie et quand le cancer de l’endomètre évolue, d’autres signes peuvent apparaître tels que :
- des douleurs dans le bas ventre ;
- une fatigue importante ;
- une perte de poids.
Cancer du corps de l’utérus : quels sont les facteurs de risque ?
“Rappelons que la plupart des cancers de l’endomètre ont besoin d’œstrogènes pour se développer. En leur absence, ils cessent de croître ou évoluent plus lentement, détaillent les spécialistes dans le communiqué envoyé aux rédactions. C’est pourquoi, à quelques exceptions près, les facteurs qui augmentent le risque d’apparition du cancer de l’endomètre sont liés aux œstrogènes.”
Ainsi, les principaux facteurs de risques sont :
- Le vieillissement, le surpoids et l’obésité́ : “le risque augmente avec l’âge et l’indice de masse corporelle (IMC). Parmi les vingt types de tumeurs les plus fréquents, le cancer de
l’endomètre a le lien le plus fort avec l’obésité : chaque augmentation de 5 kg/m2 de l’IMC
étant associée à un accroissement de 54 % du risque de cancer”.
- Les gènes : “les femmes atteintes d’un cancer colorectal héréditaire sans polypose, également appelé́ syndrome de Lynch, présentent un risque plus élevé”.
- Le diabète.
- L’hypertension.
- L’absence de grossesse.
- Les antécédents familiaux de cancer de l’endomètre : “avoir une parente au premier degré́
(mère, sœur ou fille), ayant eu un cancer de l’endomètre”.
- Avoir eu un cancer du sein ou de l’ovaire : “chez les femmes ayant eu un cancer du sein, le
risque est plus élevé́ si elles ont été́ traitées par tamoxifène, un anti-œstrogène. Il a un effet
stimulant sur l’endomètre et peut favoriser le développement ou la croissance d’un cancer. Néanmoins, ses bénéfices restent supérieurs au risque de développer un cancer”.
- Certaines maladies gynécologiques comme le syndrome des ovaires polykystiques, une
hyperplasie de l’endomètre (prolifération des cellules de l’endomètre).
- L’exposition aux œstrogènes, “en association ou non avec un taux insuffisant de
progestérone”.
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