- Des chercheurs ont découvert que l’injection d’une protéine mutée pouvait protéger des souris de la maladie d’Alzheimer.
- Après une seule injection, celles-ci ont eu une amélioration de leur mémoire pendant plusieurs mois.
- Pour l’instant, ces résultats ont été observés sur des souris et ne seront pas forcément les mêmes chez les humains.
900.000 personnes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer en France, selon l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et, pour l’instant, aucun traitement curatif n’existe pour les guérir. Mais la recherche avance, comme en témoigne cette nouvelle étude publiée dans la revue Molecular Psychiatry.
Une protéine mutée injectée à des souris malades
Pour bien comprendre cette nouvelle découverte, il faut revenir sur l’origine de la maladie d’Alzheimer. Celle-ci est due à deux types de lésions : les dépôts amyloïdes et les dégénérescences neurofibrillaires.
“Chacune de ces lésions est associée à une protéine : le peptide bêta amyloïde (ß‑amyloïde) pour les dépôts amyloïdes, et la protéine tau phosphorylée pour les dégénérescences neurofibrillaires”, indique l’Inserm. Ce sont ces lésions qui altèrent le cerveau et entraînent donc la perte de mémoire.
Dans leurs travaux, les scientifiques ont utilisé une protéine amyloïde mutée. Celle-ci était déjà connue du monde scientifique - elle a été découverte dans la population islandaise - comme ayant un effet protecteur de la maladie d’Alzheimer et du déclin cognitif.
Ils ont testé cette protéine amyloïde mutée sur des souris atteintes de la maladie d’Alzheimer, aux premiers stades de la pathologie. Les rongeurs ont été séparés en deux groupes : un qui, via une seule injection dans le cerveau, recevait cette protéine mutée, et l’autre, où rien n’était administré.
L’étude a duré quatre mois. Durant toute cette période, les chercheurs ont observé de très bons résultats : les souris du premier groupe étaient protégées contre la maladie d’Alzheimer !
Dans le détail, chez ces souris, l’accumulation de protéine Tau était réduite, tout comme les lésions aux neurones et aux synapses, la zone de contact entre deux neurones. Les chercheurs ont aussi noté une amélioration de leur mémoire. En revanche, il n’y a pas eu d’impact sur les dépôts amyloïdes.
Vers un nouveau traitement contre la maladie d’Alzheimer ?
Ces résultats sont très encourageants mais, pour l’instant, ils n’ont été observés que sur des souris et ne seront pas forcément les mêmes chez l’Homme. “À l’avenir, on va essayer de mettre au point une thérapie génique permettant d’exprimer plus facilement cette protéine dans le cerveau que grâce à une injection locale, cette dernière étant moins faisable chez l’humain”, indique Marc Dhenain, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et l’un des auteurs de cette étude, dans une interview à 20 Minutes.
Des essais cliniques devraient donc être menés, sur l’Homme, pour confirmer ces résultats, et peut-être, un jour, utiliser ces protéines d’amyloïde mutées pour lutter contre la maladie d’Alzheimer et le déclin cognitif.
Un espoir car, d’ici 2050, le nombre de personnes atteintes de démence en Europe doublera presque d’ici 2050, passant à 14.298.671 dans l’Union européenne et à 18.846.286 dans l’ensemble de l’Europe, selon les prévisions d’Alzheimer Europe.