- Des chercheurs ont trouvé un lien entre une consommation élevée de poissons maigres et semi-gras et le développement de l’arthrite juvénile idiopathique (AJI).
- En revanche, en ce qui concerne les poissons gras, la consommation totale de poissons ou encore un apport élevé en mercure, les scientifiques n’ont pas observé d’impact sur l’AJI.
- Pour l’instant, ils estiment que leur étude n’est pas suffisante pour déconseiller aux femmes enceintes de consommer du poisson.
En France, on estime que le nombre d'enfants âgés de moins de 16 ans atteints d’arthrite juvénile idiopathique (AJI) se situe aux alentours de 4.000 patients, selon le Protocole National de Diagnostic et de Soins (PNDS) pour cette pathologie.
L’arthrite juvénile idiopathique en lien avec la consommation de poissons
L’AJI, qui commence généralement avant ou vers l’âge de 16 ans, est un ensemble de maladies infantiles qui se caractérisent par une inflammation articulaire persistante ou récurrente, selon le Manuel MSD. La cause de l’AJI reste pour l’instant inconnue.
Mais, dans une étude publiée en 2019 dans la revue Pediatric Rheumatology, des chercheurs montraient que la consommation de poissons au moins une fois par semaine pendant la grossesse et au cours de la première année de vie était associée à un risque jusqu'à cinq fois plus élevé d'AJI. La raison principale venait de l'exposition aux métaux lourds contenus dans cet aliment.
Dans une nouvelle étude, les chercheurs ont voulu vérifier plus précisément l'association entre la consommation de poissons, le taux de mercure (un de ces métaux lourds) et l’AJI. Pour cela, ils ont utilisé les données de femmes enceintes entre 1999 et 2008. En tout, plus de 73.000 duos mère-enfant ont été analysés, dont 218 souffraient d’AJI.
Les chercheurs ont défini une consommation élevée de poissons comme dépassant
- 252 grammes par semaine pour ceux dits maigres et semi-gras
- 157,5 grammes hebdomadaire pour les poissons gras
- 427 grammes par semaine pour la consommation totale de poissons.
Ils ont ainsi pu définir l’apport en mercure, sachant que la consommation était qualifiée d’importante à partir de 20 microgrammes (μg) par semaine.
Seuls les poissons maigres et semi-gras sont en cause
Résultats : il y avait bien un lien entre une consommation élevée de poissons maigres et semi-gras et le développement de l’AJI. En revanche, en ce qui concerne les poissons gras, la consommation totale de poissons ou encore un apport élevé en mercure, les scientifiques n’ont pas observé d’impact sur l’AJI.
"Nous avons observé une plus forte probabilité d'AJI quand la consommation maternelle dépassait 252 grammes de poisson maigre ou semi-gras par semaine, comparativement à une plus faible consommation, indique Vilde Øverlien Dåstøl, l’un des auteurs, dans un communiqué. Mais [nos résultats] sont très inférieurs à ceux de l'étude suédoise. Nous n'avons trouvé aucune association entre la consommation totale de poisson ou l’apport alimentaire estimé au mercure et l'AJI.”
Des recherches supplémentaires devront être menées pour confirmer ou infirmer ces résultats. “Même si nos données indiquent une association, le lien de causalité n’est pas définitif, poursuit Vilde Øverlien Dåstøl. Par conséquent, nous ne pouvons pas mettre en garde les femmes enceintes contre la consommation de poisson sur cette seule base et ce, d’autant plus, que d'autres recherches mettent en évidence les impacts positifs d'un régime alimentaire [contenant beaucoup de produits issus de la mer].”