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Les Espagnols veulent limiter le droit à l'IVG





Déjà englués dans une crise économique interminable, les Espagnols sont aujourd’hui divisés sur un débat de société d’importance. Ces derniers jours, des milliers de manifestants ont défilé dans les rues de Madrid et d’ailleurs à propos de l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Le ministre de la Justice, Alberto Ruiz-Gallardon, vient en effet de présenter un avant-projet de loi limitant fortement l’avortement. 
La loi de 2010, explique Valérie Demon, dans le journal La Croix, « autorisait les interruptions volontaires de grossesse (IVG) jusqu’à 14 semaines et jusqu’à 22 semaines en cas de malformation du fœtus ».

Le texte présenté aux parlementaires limite à deux conditions le recours à l’IVG. Si la femme a été victime d’un viol et porte plainte ou si la grossesse représente un « risque physique ou psychique » pour la santé de la mère. Les délais autorisés sont de 12 semaines dans le premier cas et de 22 dans le second. Les mineures de 16 à 18 ans devront également avertir l’un des deux parents. « Contrairement aux lois de 1985 et de 2010, ajoute le quotidien, l’avortement illégal sera « dépénalisé » pour les femmes avortant pour la première fois ».

La malformation du fœtus a donc disparu des causes possibles d’IVG. « La trisomie, par exemple, ne sera pas considérée comme une raison suffisante, les médecins devront, en plus, certifier que cette pathologie entraîne un « risque psychique » pour la mère, souligne la journaliste.

S’il constitue pour les opposants à l’IVG « un pas positif en avant », l’avant-projet de loi ne satisfait véritablement personne. Les « pro-life » font valoir que le « risque physique ou psychique » servira « d’excuse passoire » ; ceux qui considèrent que l’IVG fait partie des droits fondamentaux de la femme dénoncent cette régression. Selon eux, de nombreuses femmes avorteront dans la clandestinité ou partiront en France ou en Angleterre pour avorter.

Sur les 118 365 femmes qui pratiqué une IVG en 2011, près de 85 % l’ont fait dans les quatorze premières semaines, sans donner de motif. Il faudra attendre sans doute quelques semaines avant de connaître le verdict du congrès espagnol. 

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