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Espérance de vie

On a peut-être compris pourquoi les femmes vivent plus longtemps que les hommes

Par Diane Cacciarella

L’espérance de vie, différente entre les hommes et les femmes, pourrait venir des cellules germinales, qui sont à l'origine des spermatozoïdes et des ovules.

Thapana Onphalai/iStock
Des chercheurs ont mené des expériences sur les killies, des poissons d’eau douce, durant lesquelles ils ont stoppé la production des cellules germinales.
Les cellules germinales sont à l'origine des spermatozoïdes pour les hommes et des ovules pour les femmes.
Ainsi, ils ont observé que les hommes vivaient plus longtemps et les femmes mourraient plus jeunes, ce qui signifie que les deux sexes avaient ainsi une espérance de vie similaire.

En 2020, l'espérance de vie était de 79,2 ans pour les hommes et 85,3 ans pour les femmes, en France, selon l’Institut national d'études démographiques (Ined). Une différence que la science tente de comprendre. 

Sans cellules germinales, l’espérance de vie est la même 

Une nouvelle étude, publiée dans la revue Science Advances, vient peut-être de percer le mystère. Lors de leurs travaux, ils ont mené des expériences sur des killies, poissons-taupes turquoises d’eau douce. 

Le processus de vieillissement chez le killi est similaire à celui des humains, je ne pense donc pas que les humains soient nécessairement plus compliqués, a expliqué Tohru Ishitani, principal auteur de l’étude, au média The Guardian. Cette recherche sera un tremplin pour comprendre le contrôle du vieillissement chez l’homme.

Les chercheurs ont basé leurs travaux sur l’une des plus grandes différences entre les deux sexes : les spermatozoïdes et les ovules. Lors de leurs expériences sur les killies, ils ont stoppé la production des cellules germinales, qui sont à l'origine des gamètes, les spermatozoïdes pour les hommes, les ovules pour les femmes. 

Résultats : ils ont observé que sans production de cellules germinales, les hommes vivaient plus longtemps et les femmes mourraient plus jeunes, ce qui signifie que les deux sexes avaient ainsi une espérance de vie similaire. 

"Nous nous attendions à ce que l'élimination des cellules germinales prolonge la durée de vie des hommes et des femmes, mais cela ne prolonge que la durée de vie des hommes et raccourcit celle des femmes, souligne Tohru Ishitani. C'était inattendu, mais nous avons réalisé que cette découverte pourrait [permettre de mieux comprendre] les différences d’espérance de vie entre les sexes."

L’absence de spermatozoïdes augmente la production de vitamine D

Dans le détail, l’absence de production des gamètes, aussi bien mâles que femelles, a des répercussions sur la santé des poissons. Chez les femelles, les scientifiques ont observé des changements hormonaux qui impactent le maintien des tissus sains, ainsi qu'une réduction des œstrogènes, ce qui augmentait le risque de maladie cardiovasculaire. Côté mâles, en revanche, ils produisaient davantage de vitamine D, ce qui pourrait expliquer leur meilleure santé osseuse, musculaire et cutanée. 

En parallèle, l’équipe a administré de la vitamine D aux poissons afin de mesurer l’impact de ce seul élément sur l’espérance de vie. Celle-ci a été augmentée de 21 % chez les hommes et de 7 % chez les femmes. Même s’ils sont intéressants, ces résultats ne sont pour l’instant valables que chez les animaux. Il n’est pas certain qu’ils soient observés chez l’Homme. 

Pour rappel, selon l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), un adulte devrait consommer chaque jour 15 microgrammes de vitamine D, d’après les références nutritionnelles pour la population (RNP). 

Une quantité à ne pas dépasser car des apports trop élevés peuvent provoquer des effets secondaires tels qu’une perte de poids, des maux de tête, des nausées, des vomissements, une fatigue intense, mais aussi des problèmes de santé plus importants : cardiovasculaires ou rénaux ou encore une hypercalcémie.