- L’oxygénothérapie nasale à haut débit permet d’administrer de l'oxygène à des taux beaucoup plus élevés par l'intermédiaire de petites pinces nasales.
- Dans une récente étude, l'administration d'oxygène à haut débit pendant l'anesthésie pour une chirurgie des voies aériennes sans tube était ininterrompue et réussie dans 89 % des cas, contre 88 % des cas avec les soins standard.
- Il n'y a pas eu de différences dans les événements indésirables entre les groupes d'intervention. Ainsi, l’oxygénothérapie nasale à haut débit et les soins standard semblent tout aussi sûrs l'un que l'autre.
La chirurgie des voies aériennes supérieures sans tube chez l'enfant est une procédure complexe au cours de laquelle les chirurgiens et les anesthésistes partagent le même champ opératoire. "La microlaryngoscopie, au cours de laquelle le chirurgien inspecte les voies aériennes supérieures et inférieures à la recherche d'anomalies, exige que l'anesthésiste utilise une méthode d'administration d'oxygène sans tube pour permettre une vision complète et sans obstruction de l'ensemble des voies aériennes. Dans le cadre de cette intervention, les jeunes patients risquent donc d'avoir un faible taux d'oxygène. Ainsi, l’opération doit souvent être interrompue pour augmenter l'oxygénation", ont déclaré Susan Humphreys, professeur du Centre de recherche sur la santé de l'enfant de l'université du Queensland (Australie), et Andreas Schibler de l'Institut de recherche Wesley du Queensland.
Chirurgie : des enfants se sont vu administrer de l'oxygène à des taux beaucoup plus élevés
Dans une nouvelle étude, publiée dans la revue The Lancet Respiratory Medicine, le chercheur et son équipe ont voulu savoir si l’oxygénothérapie nasale à haut débit était efficace pour réduire la fréquence des interruptions de l'oxygénothérapie de secours chez les enfants subissant une chirurgie des voies aériennes supérieures. Pour rappel, cette méthode administre de l'oxygène à des taux beaucoup plus élevés par l'intermédiaire de petites pinces nasales tout au long du cycle respiratoire lorsque le patient a la bouche fermée. Pour mener à bien leurs travaux, les scientifiques ont fait des tests dans cinq hôpitaux australiens avec des anesthésistes et des chirurgiens oto-rhino-laryngologistes. Dans le détail, ils ont recruté 497 enfants âgés de moins de 16 ans qui devaient subir une chirurgie des voies aériennes supérieures sans tube. Certains ont bénéficié d’une oxygénothérapie nasale à haut débit, tandis que les autres ont reçu une oxygénothérapie standard (débits d'oxygène allant jusqu'à 6 L/min).
L’oxygénothérapie nasale à haut débit, une alternative sûre et efficace chez les enfants
Selon les résultats, 236 des 267 procédures sous oxygène à haut débit ont été réussies sans interruption lors d’une chirurgie des voies aériennes sans tube, contre 229 des 261 procédures sous soins standards. Il y a eu 51 procédures avec un événement hypoxémique (soit un manque d'apport en oxygène) dans le groupe sous oxygène à haut débit et 57 dans le groupe ayant bénéficié de soins standards. Les effets indésirables rapportés dans les deux groupes étaient l’épistaxis (saignement de nez), le laryngospasme (spasme des cordes vocales), le bronchospasme (contraction brusque des muscles lisses des bronches), la bradycardie (rythme anormalement lent du cœur), l’arrêt cardiaque, l’hypotension ou le décès.
"L’oxygénothérapie nasale à haut débit pendant la chirurgie des voies aériennes supérieures sans tube n'a pas réduit la proportion d'interruptions des procédures pour l'oxygénation de secours par rapport aux soins standards. Cependant, l’étude montre qu’elle offre aux anesthésistes une deuxième option pour décider de la meilleure façon d'administrer de l'oxygène aux enfants qui subissent ce type d'intervention chirurgicale", ont conclu les auteurs.