La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie inflammatoire auto-immune qui se manifeste au départ le plus souvent par un enraidissement douloureux et un gonflement des articulations, généralement au niveau des poignets, des mains et des doigts. Quelque 300.000 personnes seraient concernées en France. Les traitements actuels, tels que les anti-inflammatoires non stéroïdiens, ne permettent pas de guérison, seulement une rémission ou un soulagement des symptômes.
Mais il n’y a pas que les médicaments : une nouvelle étude, présentée lors du congrès annuel de l'Alliance européenne des associations de rhumatologie (Eular) à Vienne en Autriche, met en évidence qu’un changement de mode de vie peut également réduire les symptômes de la maladie et améliorer le quotidien des patients.
Quatre mois de régime végétal, de sport et de gestion du stress
Dans le cadre d’un essai contrôlé randomisé de 16 semaines, les chercheurs ont examiné les effets d'une intervention multidisciplinaire sur le mode de vie chez 77 patients atteints de PR, par rapport aux soins conventionnels. Au menu expérimental : un régime alimentaire complet à base de plantes, un programme d'activité physique et des séances de gestion du stress.
Pour en estimer le bénéfice, les scientifiques ont utilisé le DAS28, un score d’activité de la maladie qui prend en compte le nombre d’articulations douloureuses et gonflées, une évaluation chiffrée de la douleur ressentie par le malade, ainsi que la vitesse de sédimentation en tant que marqueur de l’inflammation. Comme attendu, les scientifiques ont constaté que les quatre mois de régime végétal, de sport et de gestion du stress ont permis de "réduire considérablement le score d’activité de la maladie", davantage que les traitements habituels seuls, selon un communiqué.
Une réduction sur le long terme des symptômes de polyarthrite rhumatoïde
L’équipe de chercheurs a voulu aller plus loin en évaluant, sur le long terme, les effets du mode de vie sur les symptômes de la PR. La majorité des participants (62 %) ont donc été suivis pendant deux ans, pendant lesquels ils étaient invités à respecter un protocole et à essayer de réduire les médicaments contre les rhumatismes.
"Les résultats à long terme ont montré que l'amélioration du DAS28 a été maintenue pendant deux ans après la fin de l'intervention, tandis qu’en moyenne, les traitements ont été légèrement réduits." Dans le détail, 44 % des patients ayant été suivis jusqu’au bout de l'essai ont pu diminuer voire arrêter leurs médicaments anti-rhumatismes, tandis que 26 % en prenaient autant qu’avant et 31 % avaient augmenté les doses. "Un changement radical du mode de vie peut être efficace à long terme pour soulager les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde", concluent les auteurs de l’étude.