Indicateur de référence utilisé par les adultes et les professionnels, l’indice de masse corporelle (IMC), à savoir le rapport entre le poids et la taille, permet de diagnostiquer si une personne est en surpoids ou obèse. Cependant, des scientifiques des hôpitaux de Pékin (Chine) estiment que les mesures anthropométriques conventionnelles pour évaluer la répartition des graisses sont inadéquates et qu’un indicateur plus complet est nécessaire pour déchiffrer les caractéristiques de l’obésité, en particulier viscérale, au sein de la population et son association potentielle avec le risque de mortalité.
Ainsi, ils proposent d’avoir recours à l'indice de rondeur corporelle (IRC). Ce dernier prend en compte le tour de taille, plus précisément la quantité de graisse viscérale située autour des hanches, dans le calcul. La raison est simple : cette graisse enfouie profondément dans le corps est un bon marqueur du risque de maladies.
L’indice de rondeur corporelle est passé de 4,80 à 5,62 entre 1999 et 2018
Pour montrer que cet indicateur pourrait aider à mieux suivre le surpoids et les effets de l’obésité, les chercheurs ont décidé de mener une étude publiée dans la revue JAMA Network Open. Dans le cadre des travaux, ils ont passé en revue les dossiers médicaux de 32.995 adultes américains, dont 16.529 étaient des femmes. Les informations ont été extraites de la National Health and Nutrition Examination Survey (NHANES) de 1999 à 2018. Selon les résultats, l’indice de rondeur corporelle a augmenté entre 1999 et 2018, en passant de 4,80 à 5,62, "avec une variation de 0,95 % tous les deux ans". Les auteurs ont constaté que cette tendance à la hausse était plus évidente chez les femmes, les personnes âgées et les adultes qui s'identifiaient comme Mexicano-Américains.
Le risque de mortalité toutes causes confondues accroît chez les adultes ayant un IRC élevé
L’analyse a montré que 3.452 décès sont survenus, toutes causes confondues, au cours du suivi. "On a observé une association en forme de U entre l’indice de rondeur corporelle et la mortalité toutes causes confondues, le risque augmentant de 25 % chez les adultes dont l’indice de rondeur corporelle était inférieur à 3,4 et de 49 % chez ceux dont l’indice de rondeur corporelle était supérieur ou égal à 6,9, par rapport à l’indice de rondeur corporelle compris entre 4,5 et 5,5, après un ajustement complet", a précisé l’équipe.
Face à ces données, les chercheurs ont conclu que l’indice de rondeur corporelle pouvait être utilisé comme outil de dépistage non invasif et qu’il était facile à obtenir pour estimer le risque de mortalité et identifier les personnes à haut risque. "Ce concept nouveau pourrait être intégré dans la pratique de santé publique en attendant une validation cohérente dans d'autres recherches indépendantes."