"Nous savons que l'ablation des deux ovaires avant la ménopause naturelle provoque un dysfonctionnement endocrinien brutal, ce qui augmente le risque de troubles cognitifs et de démence", explique Michelle Mielke de la faculté de médecine de l'université de Wake Forest. "Mais peu d'études en neuroimagerie ont été menées pour mieux comprendre les mécanismes sous-jacents."
Afin de comprendre ce phénomène, son équipe a examiné les IRM passées par plus de 1.000 femmes. Ils ont découvert que celles dont les ovaires ont été retirés avant la ménopause affichent une réduction de leur substance blanche dans plusieurs régions du cerveau.
Une baisse de la substance blanche après une ovariectomie bilatérale
Après avoir étudié l’imagerie cérébrale et les dossiers médicaux des participantes, les chercheurs ont constaté que les femmes qui ont subi une ovariectomie bilatérale avant l'âge de 40 ans, affichaient une réduction importante de leur substance blanche dans plusieurs régions du cerveau.
Michelle Mielke explique via un communiqué : "il y avait également des tendances dans certaines régions du cerveau. Par exemple, les femmes ayant eu une ovariectomie bilatérale préménopausique entre 40 et 44 ans ou entre 45 et 49 ans présentaient également une intégrité réduite de la substance blanche, mais plusieurs de ces résultats n'étaient pas statistiquement significatifs."
Ces travaux ont été publiés le 20 juin 2024 dans la revue Alzheimer's & Dementia : The Journal of the Alzheimer's Association.
La diminution brutale des hormones en cause ?
Pourquoi la quantité de substance blanche dans le cerveau diminue-t-elle après le retrait des ovaires ? L’experte avance une hypothèse : "l'ablation des deux ovaires entraîne une diminution brutale des œstrogènes et de la testostérone chez les femmes. Par conséquent, une explication possible de nos résultats est la perte d’œstrogènes et de testostérone."
Pour l'équipe, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre les changements observés dans le cerveau.
"Bien que ces résultats soient importants à prendre en compte par les femmes avant de subir une ovariectomie bilatérale préménopausique pour des affections non cancéreuses, nous avons besoin d'une cohorte de femmes plus grande et plus diversifiée pour valider ces résultats", confirme la scientifique.
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