En France, 7.000 personnes sont concernées par la maladie de Charcot, selon l’Institut du cerveau. Pour l’instant, il n’existe pas de traitement curatif pour soigner cette pathologie neurodégénérative, aussi appelée sclérose latérale amyotrophique (SLA), qui se caractérise par une paralysie progressive à l’issue fatale "après 3 à 5 ans d’évolution en moyenne”, selon l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Généralement, le décès des patients est dû à l’atteinte des muscles respiratoires.
SLA : une transplantation fécale grâce aux selles d’un donneur sain
Dans une nouvelle étude, publiée dans la revue Gut Microbes, des chercheurs ont montré que la transplantation de microbiote fécal pouvait améliorer leurs difficultés respiratoires. Pour cela, ils rapportent le cas de deux patients atteints de la maladie de Charcot.
Le premier patient était âgé de 71 ans. Il avait comme symptômes un manque d'appétit (avec une perte de poids), une faiblesse des membres, des difficultés à respirer, d’élocution et à déglutir. Le deuxième avait 76 ans et souffrait de faiblesse progressive des membres, d’une perte d'appétit (avec une perte de poids) ainsi que des difficultés à respirer et à avaler.
Les deux patients ont bénéficié de deux cycles de transplantation de microbiote fécal, grâce à des selles fraiches provenant d’un donneur sain de sexe féminin âgé de 28 ans. Pour le second cycle, les selles avaient été conservées à - 80°C.
Moins de symptômes de la maladie de Charcot grâce à la transplantation fécale
Selon les résultats, le premier patient respirait mieux et avait une force musculaire plus importante qui lui permettait même de tenir debout. La respiration du deuxième patient était améliorée et il a pu à nouveau manger, sans s’étouffer, ce qui lui a permis de reprendre 5 kilos. Il pouvait aussi s'asseoir seul, marcher - sur de courtes périodes - et écrire. Pour les deux patients, ces deux cycles de transplantation de microbiote fécal ont conduit "au sevrage de la ventilation mécanique.”
Ensuite, les auteurs ont analysé la composition du microbiote intestinal des patients. Ceux-ci ressemblaient davantage à celles du donneur, avec l’augmentation de deux bactéries particulièrement importantes du genre Bacteroides et Faecalibacterium prausnitzii.
À terme, la transplantation de microbiote fécal pourrait donc être une solution pour améliorer les symptômes des patients atteints de la maladie de Charcot. Mais avant cela, d’autres études doivent être menées pour confirmer ces résultats.