- Le diltiazem est un médicament de contrôle de la fréquence cardiaque couramment prescrit aux patients souffrant de fibrillation auriculaire.
- Une nouvelle étude montre que les patients prenant ce traitement présentent un risque plus élevé d'hémorragie grave que ceux bénéficiant du métoprolol.
- Les risques étaient plus élevés lorsque les doses de médicaments étaient supérieures à 120 mg par jour.
La fibrillation auriculaire, ou atriale, est le type le plus courant de rythme cardiaque irrégulier et peut entraîner la formation de caillots sanguins ou un accident vasculaire cérébral si elle n'est pas traitée. Pour prévenir d'autres complications liées à ce trouble, les patients se voient souvent prescrire des médicaments anticoagulants et des traitements destinés à contrôler le rythme cardiaque. "Les différences génétiques peuvent avoir un impact sur la façon dont les personnes métabolisent les médicaments. Cela est particulièrement important lorsque plusieurs médicaments utilisés pour la même maladie, comme la fibrillation auriculaire, sont affectés par ces différences de métabolisme", a déclaré Eli Zimmerman, professeur à la Northwestern University Feinberg School of Medicine (États-Unis).
Plus de risque d’être hospitalisé ou de mourir d’une hémorragie à cause du diltiazem
Dans une étude, le chercheur et son équipe se sont ainsi penchés sur ces différences et sur la manière dont elles peuvent avoir des effets négatifs. Pour mener à bien leurs travaux, publiés dans la revue JAMA, ils ont examiné les dossiers médicaux de 204.155 adultes, âgés de 65 ans ou plus, atteints de fibrillation auriculaire. Les participants, qui ont été suivis pendant 365 jours, ont commencé à utiliser l'apixaban ou le rivaroxaban et ont également pris du diltiazem ou du métoprolol entre le 1er janvier 2012 et le 29 novembre 2020. Pour rappel, le diltiazem, qui est couramment prescrit aux patients pour réduire la fréquence cardiaque, "inhibe l'élimination de l'apixaban et du rivaroxaban, ce qui peut entraîner une suranticoagulation."
Selon les résultats, les volontaires recevant du diltiazem étaient 20 % plus susceptibles d'être hospitalisés ou de décéder à la suite d'une hémorragie. Les risques étaient plus élevés lorsque les doses de médicaments étaient plus importantes, c’est-à-dire supérieures à 120 mg par jour. Les auteurs ont noté qu'il n'y avait pas de différences significatives dans les taux d'accidents vasculaires cérébraux, d'embolies systémiques ou d'hémorragies.
Fibrillation atriale : "les différences de métabolisme peuvent entraîner des risques accrus de saignement"
"Ces résultats sont importants car ils montrent que, bien qu'il y ait certains avantages à utiliser le diltiazem plutôt que le métoprolol, et vice versa, les différences de métabolisme peuvent entraîner des risques accrus de saignement chez les personnes prenant du diltiazem (…) Les prochaines étapes de notre étude pourraient inclure une réflexion sur la nécessité ou l'aspect pratique de la surveillance des niveaux de médicaments, qui est le potentiel mécanisme d'augmentation du risque de saignement", a indiqué Eli Zimmerman.