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Trouble neurodégénératif

Maladie de Parkinson : après 50 ans, l’anxiété double les risques

Par Sophie Raffin

Selon une nouvelle étude, les personnes anxieuses ont deux fois plus de risque de développer la maladie de Parkinson.

KatarzynaBialasiewicz/istock
Le risque de développer la maladie de Parkinson est au moins deux fois plus élevé chez les personnes anxieuses que chez celles qui n'en souffrent pas.
La maladie de Parkinson est la deuxième maladie neurodégénérative la plus courante dans le monde.
Les chercheurs espèrent que l'identification de l'anxiété comme facteur de risque pourrait améliorer la prise en charge de la maladie de Parkinson.

Selon l’OMS, la prévalence de la maladie de Parkinson a doublé au cours des 25 dernières années. Près de 10 millions d'individus en souffrent dans le monde. Face à cette hausse des cas, il est essentiel de mieux connaître cette maladie neurodégénérative qui entraîne des troubles moteurs.

Des chercheurs de l’University College London viennent justement de faire une découverte sur ses facteurs de risque. Dans leur étude parue dans British Journal of General Practice, ils établissent un lien entre les personnes de plus de 50 ans ayant récemment développé de l'anxiété et un diagnostic ultérieur de la maladie de Parkinson.

Parkinson : l’anxiété après 50 ans est un facteur de risque

Pour évaluer les liens entre l’anxiété et la maladie de Parkinson, l’équipe a utilisé les données des soins primaires au Royaume-Uni entre 2008 et 2018. Elle a repéré 109.435 patients qui avaient développé de l’anxiété après l’âge de 50 ans puis a comparé leurs dossiers médicaux avec un groupe témoin non-anxieux.

Leurs analyses révèlent que le risque de développer la maladie de Parkinson était multiplié par deux chez les personnes anxieuses par rapport aux autres.

L’étude confirme aussi que des symptômes comme la dépression, les troubles du sommeil, la fatigue, les troubles cognitifs, l'hypotension, les tremblements, la rigidité, les troubles de l'équilibre et la constipation étaient des facteurs de risque de développer la pathologie neurodégénérative chez les personnes anxieuses.

"L'anxiété est connue pour être une caractéristique des premiers stades de la maladie de Parkinson, mais avant notre étude, le risque de maladie de Parkinson chez les personnes de plus de 50 ans souffrant d'une nouvelle anxiété était inconnu", indique le co-auteur principal le Dr Juan Bazo Avarez d’UCL Epidemiology & Health dans un communiqué.

Maladie de Parkinson : il faut repérer les personnes anxieuses

"L'anxiété n'est pas aussi bien étudiée que d'autres indicateurs précoces de la maladie de Parkinson. Des recherches plus approfondies devraient explorer la manière dont l'apparition précoce de l'anxiété est liée à d'autres symptômes précoces et à la progression sous-jacente de la maladie de Parkinson à ses premiers stades, explique la co-auteure principale Pr Anette Schrag. Cela pourrait conduire à un meilleur traitement de la maladie dès ses premiers stades."

"En comprenant que l'anxiété et les caractéristiques mentionnées sont liées à un risque plus élevé de développer la maladie de Parkinson après 50 ans, nous espérons pouvoir détecter la maladie plus tôt et aider les patients à obtenir le traitement dont ils ont besoin", ajoute son collègue de recherche.