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JO de Paris : la menace des virus transmis par les moustiques tigres

A l’approche des Jeux olympiques de Paris, l’Institut Pasteur met en garde contre le risque accru de transmission de plusieurs virus par le moustique tigre, désormais implanté en Ile-de-France.

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L'ESSENTIEL
  • A l’horizon des Jeux olympiques de Paris, l’Institut Pasteur met en garde contre la transmission de cinq virus par le moustique tigre, aujourd’hui présent en Ile-de-France : dengue, chikungunya, Zika, West Nile et Usutu.
  • "L’implantation du moustique tigre dans 78 départements en France hexagonale et le réchauffement climatique favorisent la transmission vectorielle", selon les chercheurs.
  • Une des principales menaces est la dengue : entre le 1er janvier et le 19 avril dernier, "1.679 cas importés de dengue ont été recensés en France hexagonale, soit 13 fois plus que l’année dernière sur la même période".

A l’horizon des Jeux olympiques de Paris, où sont attendus des millions de visiteurs internationaux, la vigilance est plus que jamais de mise pour éviter la propagation des virus transmissibles par le moustique tigre, aujourd’hui présent en Ile-de-France. Dans un communiqué de presse publié le 18 juin, l’Institut Pasteur rappelle que l’Aedes albopictus est capable de transmettre cinq types de virus : la dengue, le chikungunya, le Zika, ainsi que les virus du Nil occidental et d'Usutu.

Le risque de transmission de cinq virus par le moustique tigre en Ile-de-France

Une des principales menaces est la dengue, selon l'étude publiée dans la revue Eurosurveillance. Entre le 1er janvier et le 19 avril dernier, "1.679 cas importés de dengue ont été recensés en France hexagonale, soit 13 fois plus que l’année dernière sur la même période". Or, "il est envisagé que ce nombre augmente" avec l’organisation des Jeux, "synonymes de flux supplémentaires de personnes provenant de pays endémiques pour d’autres arbovirus". Si les professionnels de santé sont formés pour détecter les signes cliniques de ces arbovirus, "la difficulté réside dans le fait que, notamment pour la dengue, 80 % des cas présentent peu ou pas de symptômes".

"L’implantation du moustique tigre dans 78 départements en France hexagonale et le réchauffement climatique favorisent la transmission vectorielle", mais à quel point ? En collaboration avec l’Agence régionale de démoustication et le Centre national de référence des arbovirus (Inserm-Irba), les chercheurs de Pasteur ont pu examiner, en laboratoire, la capacité des moustiques à transmettre ces cinq virus à une température de 28 °C, "probable dans cette région à cette période". Pour ce faire, ils ont compté le nombre de jours entre la première infection et la possibilité que le virus soit transmis lors d’une nouvelle piqûre.

Des précautions à prendre à l’approche des Jeux olympiques

Résultat, le virus West Nile a besoin de 3 jours avant d’être retransmis par le moustique, les virus du chikungunya et Usutu nécessitent entre 3 et 7 jours, et la dengue et Zika entre 14 et 21 jours. Ces informations sont capitales pour "adapter les mesures d’endiguement", selon l’étude. Par exemple, "si un cas de dengue est détecté en Ile-de-France, nous savons désormais qu’une désinsectisation doit avoir lieu dans les 21 jours. Ces résultats permettent d’ajuster la fenêtre de tir pour que l’approche soit optimale", souligne Anna-Bella Failloux, responsable de l’unité Arbovirus et insectes vecteurs de l’Institut Pasteur, qui a dirigé cette étude.

"Le système d’alerte en France est performant, abonde la spécialiste. Les process à suivre et les actions à enclencher sont déjà opérationnels grâce aux territoires ultramarins situés dans des zones endémiques qui ont permis d’acquérir une expertise sur ces maladies et leur suivi épidémiologique."

L’Institut Pasteur recommande aux personnes revenant de voyage et présentant des symptômes de fièvre ou de courbature de consulter leur médecin généraliste sans délai, ainsi que de préciser leur zone de provenance. Par ailleurs, certains gestes sont à adopter pour limiter la propagation des moustiques, comme éviter l’eau stagnante qui permet aux larves de se développer, s’équiper de moustiquaires et de produits anti-moustiques, ou encore porter des vêtements longs.

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