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QUESTION D'ACTU

Maladie cardiométabolique

Un petit poids à la naissance entraîne davantage de troubles en cas d’obésité infantile

Les enfants nés avec une insuffisance pondérale courent un risque accru de maladies par rapport aux autres quand ils développent une obésité en grandissant, selon une nouvelle étude.

Un petit poids à la naissance entraîne davantage de troubles en cas d’obésité infantile gorodenkoff/istock




L'ESSENTIEL
  • Une nouvelle étude met en avant un lien entre le poids à la naissance et le risque de complications liées à l'obésité pendant l'enfance.
  • Les enfants qui avaient un petit poids à la naissance ont plus de risques de souffrir de diabète de type 2 s'ils développent une obésité en grandissant.
  • Pour les auteurs, leur étude souligne la nécessité d’approches de prévention et de traitement pour les enfants obèses qui avaient un petit poids à la naissance.

Plusieurs études ont mis en évidence que les personnes nées avec un poids de naissance très élevé sont plus susceptibles d'avoir des problèmes de santé en grandissant, comme un IMC elevé, un diabète ou une fibrillation auriculaire. Mais les “crevettes” font aussi face à des difficultés futures. Des scientifiques de l'université de Copenhague ont, en effet, mis en évidence un lien entre un petit poids à la naissance et un risque de complications liées à l'obésité pendant l'enfance.

Un petit poids à la naissance : une obésité en grandissant liée à plus de troubles

Pour cette étude publiée dans la revue EBioMedicine, les chercheurs ont repris les données d'une cohorte danoise portant sur plus de 4.000 enfants et adolescents. Ils avaient notamment accès à leur poids à la naissance, l’IMC, les évaluations cliniques, les échantillons de sang, les biomarqueurs et un score polygénique pour le poids à la naissance (calcul qui indique si l’enfant était prédisposé ou pas un à un faible poids à la naissance).

Leurs analyses ont montré que développer une obésité pendant l'enfance présente davantage de risques pour un enfant s’il est né avec une insuffisance pondérale. "Si nous examinons les mesures de sensibilité à l’insuline, nous constatons que le fait de naître avec un faible poids de naissance n’a pas d’effet indésirable chez les enfants de poids normal. Cependant, chez les enfants obèses, nous constatons une sensibilité à l'insuline presque normale chez les jeunes nés avec un poids de naissance élevé et une sensibilité à l'insuline considérablement diminuée chez les enfants de faible poids à la naissance", explique Pauline Kromann Reim, deuxième auteure de l’étude, dans un communiqué.

L’équipe a aussi mis en lumière un lien entre un faible poids à la naissance et une augmentation des niveaux de graisse dans le foie. Ce qui réduit la sensibilité à l’insuline et pourrait expliquer pourquoi les personnes qui ont été des bébés très menus courent – ​​dès l’enfance – un risque plus important de développer un diabète de type 2. Les échantillons de sang provenant de participants "poids plume à la naissance" affichaient également des niveaux plus élevés de biomarqueurs liés à l'obésité dans leur sang, plus tard.

Poids de naissance : il faudrait surveiller les petits bébés

Pourquoi les petits bébés ont davantage de risque de complications cardiométaboliques s’ils deviennent obèses pendant l’enfance ? Les chercheurs avancent une explication : "la raison pourrait être, littéralement, superficielle. Le corps stocke normalement la graisse dans les cellules adipeuses situées sous la peau, appelées graisse sous-cutanée. Mais ces réserves de graisse peuvent être sous-développées chez les enfants nés avec un poids insuffisant et ne peuvent donc pas se développer autant que nécessaire pour stocker davantage de graisse."

Ce qui conduirait l’organisme des petits à stocker plus de graisse viscérale. Or, ​​des niveaux élevés de cette dernière ont un impact négatif sur la santé, notamment cela augmente le risque de diabète de type 2.

Face aux associations découvertes, les auteurs appellent à mettre en place des mesures de prévention et des traitements spécifiquement adaptés aux enfants obèses nés avec un poids de naissance inférieur. "De telles stratégies ciblées pourraient réduire le risque de développer des complications cardiométaboliques liées à l'obésité", explique le co-auteur principal de l'article, Jens Christian Holm. "Une intervention précoce et une plus grande précision quant aux personnes à traiter et aux individus à ne pas traiter sont des éléments clés dans la bataille contre les maladies cardiométaboliques", ajoute son collègue le professeur Torben Hansen.

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