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Anesthésie

Greffe de rein : ce patient est resté éveillé pendant sa propre opération

Un Américain de 28 ans s’est vu greffer un nouveau rein alors qu’il était éveillé pendant la procédure et a ainsi pu assister à sa propre opération.

Greffe de rein : ce patient est resté éveillé pendant sa propre opération Northwestern Medicine




L'ESSENTIEL
  • John Nicholas a reçu un rein d'un de ses amis d'enfance en mai dernier.
  • La particularité de son opération est qu'il était éveillé pendant toute la procédure. Il a en effet bénéficié d'une anesthésie rachidienne au lieu d'une générale.
  • Grace à cette anesthésie moins lourde, il a pu rentrer chez lui moins de 24 heures après la greffe.

John Nicholas, Américain de 28 ans, qui a développé des problèmes rénaux à cause de sa maladie de Crohn, a été greffé avec le rein de son ami d’enfance Pat Wize, le 24 mai 2024. Si ce geste désintéressé est très touchant, un autre élément donne une portée encore plus impressionnante à cette histoire.

Le patient greffé n’était pas endormi pendant cette opération réalisée par des médecins de Northwestern Medicine (Chicago) et était de retour chez lui moins de 24 heures après la chirurgie.

Greffe éveillé : réduire les risques de l'anesthésie générale

Nicholas a commencé à souffrir de problèmes rénaux à 16 ans. Il s’agissait d’une complication de sa maladie de Crohn diagnostiquée quelques années plus tôt. Sa fonction rénale a diminué progressivement. Au point qu'en 2022, l’option de la greffe de rein a été avancée par sa néphrologue. Lors de la recherche d’un donneur compatible, son ami d’enfance s’est immédiatement porté volontaire.

C’est à ce moment-là que l’équipe de Northwestern Medicine a proposé à Nicholas d’effectuer cette greffe, non pas sous anesthésie générale, mais sous anesthésie rachidienne. Il s’agit d’une méthode similaire à celle utilisée lors des césariennes. Le médicament est injecté dans le liquide céphalo-rachidien au niveau des vertèbres lombaires.

"Il s’agit du premier cas à Northwestern Medicine où un patient était éveillé pendant toute une procédure de transplantation rénale et rentrait chez lui le lendemain, ce qui en faisait essentiellement une procédure ambulatoire. Notre espoir est que la transplantation rénale éveillée puisse réduire certains des risques de l'anesthésie générale, tout en raccourcissant le séjour à l'hôpital d'un patient", explique le Dr Satish Nadig, chirurgien spécialiste des transplantations et directeur du Northwestern Medicine Comprehensive Transplant Center, dans un communiqué publié le 24 juin.

"Dans la salle d’opération, c’était une expérience incroyable de pouvoir montrer à un patient à quoi ressemblait son nouveau rein avant de le placer dans le corps", ajoute l'expert.

Greffe de rein éveillé : "c'était une expérience plutôt cool..."

Et l’expérience semble ne pas avoir été traumatisante pour Nicholas. "C'était une expérience plutôt cool de savoir ce qui se passait en temps réel et d'être conscient de l'ampleur de ce qu'ils faisaient, confie le patient. À un moment donné pendant l'opération, je me souviens avoir demandé : « Dois-je m'attendre à ce que la rachianesthésie se déclenche ? » Ils avaient déjà fait beaucoup de travail et j’en étais complètement inconscient. Vraiment, aucune sensation. On m'avait administré un sédatif pour mon propre confort, mais j'étais toujours conscient de ce qu'ils faisaient. Surtout quand ils m’ont appelé par mon nom et m’ont parlé de certaines étapes qu’ils avaient franchies."

En plus d’être une solution pour les personnes présentant des risques ou une phobie face à une anesthésie générale, cette méthode a un avantage : elle aide à raccourcir le séjour à l’hôpital après l’intervention. Nicholas est, en effet, sorti le lendemain de sa greffe, alors que le séjour pour ce type d’intervention est généralement de 2 à 3 jours avec une anesthésie générale.

Après cette première au sein de ses murs, l’hôpital américain prévoit de lancer un programme, baptisé AWAKE. Ce dernier proposera aux patients - pour qui cela pourrait être bénéfique - d’avoir recours à l’anesthésie rachidienne, plutôt que générale. Toutefois, elle ne sera disponible que pour les greffes rénales dans un premier temps. "Cela ouvre vraiment une toute nouvelle porte et constitue un autre outil dans notre palette d'outils pour le domaine de la transplantation", conclut Dr Satish Nadig.

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