Si les réseaux sociaux sont un lieu de partage et d’expression pour certains adolescents, ils peuvent être très néfastes pour la santé mentale d’autres. Une étude, parue dans le Journal of Adolescence, a voulu comprendre pourquoi les médias sociaux n’ont pas le même impact sur les jeunes. Les chercheurs ont alors identifié les facteurs qui augmentent les risques de dépression chez les jeunes utilisateurs.
Médias sociaux : 5 facteurs augmentent le risque de dépression
Pour avoir une image claire sur ce qui rend Instagram, TikTok ou encore Snapchat plus risqués face à la dépression pour certains adolescents, l’équipe a interrogé 488 adolescents vivant aux États-Unis une fois par an pendant 8 ans à partir de 2010. L’âge moyen des participants au début de l’étude était de 13 ans.
En analysant les données, cinq groupes qui diffèrent dans la façon dont la durée d'utilisation des médias sociaux autodéclarée était liée aux symptômes dépressifs, sont ressortis. "Même si l’utilisation élevée des médias sociaux était souvent liée à une augmentation plus importante des symptômes dépressifs, cela n’était pas universel", écrivent les auteurs dans un communiqué. En examinant les spécificités de chacun, les chercheurs ont mis en lumière les éléments qui peuvent impacter la santé mentale des adolescents utilisateurs des réseaux.
L'usage des médias sociaux était lié à une dépression accrue chez les jeunes connaissant :
- une plus grande hostilité parentale ;
- un harcèlement par les pairs ;
- une anxiété ;
- une réactivité aux facteurs de stress ;
- une moindre surveillance parentale des médias.
Cette association était encore plus forte si l’adolescent y passait plus de trois heures par jour.
Ado et réseaux sociaux : la prévention passe par les échanges
"Lorsqu'on se demande si les médias sociaux peuvent avoir un impact sur un adolescent en particulier, il est important d'adopter une perspective large. Si l'adolescent est déjà dans une position vulnérable (il est victime d'intimidation ou a des parents hostiles ou qui ne surveillent pas les médias de son enfant), alors les médias sociaux sont beaucoup plus susceptibles d'être nuisibles. Cela est particulièrement vrai s’il y a plus de trois heures d’utilisation par jour", explique l’auteur correspondant W. Justin Dyer de l’Université Brigham Young.
Mais, les réseaux sociaux ne sont pas uniquement que "danger". En effet, pour les personnes ne présentant pas les traits identifiés, l’utilisation des médias sociaux peut être liée à moins de dépression ou être sans impact pour la santé mentale.
"Si leurs amis et leurs parents sont chaleureux et solidaires, et que les parents surveillent l'utilisation des médias par leurs adolescents, une utilisation modérée des médias sociaux (moins de trois heures par jour) peut être une bonne chose", confirme l'expert.
Pour le chercheur et ses collègues, il est essentiel d’adopter une approche individualisée concernant l’usage des réseaux par les jeunes. Par ailleurs, la prévention et les échanges avec les adolescents sur leur utilisation d’Internet sont également importants pour réduire les possibles effets néfastes sur la santé mentale.
"Les adolescents semblent bénéficier grandement des conseils de leurs parents lorsqu’ils naviguent sur les réseaux sociaux. Ces conseils peuvent faire toute la différence", assure l’expert.