- Une analyse approfondie de 3 études n'a trouvé aucune association entre l'utilisation régulière de multivitamines et un risque moindre de décès.
- Cela représentait près de 400.000 adultes américains en bonne santé suivis pendant plus de 20 ans.
- Les chercheurs pensent qu'il faut évaluer l'effet des suppléments sur différents types de populations.
De très nombreuses personnes prennent plusieurs vitamines par jour dans l’espoir d’améliorer leur santé et atteindre un âge plus avancé. Mais ce geste a peu d’effet au vu des conclusions d’une étude parue dans la revue JAMA Network Open le 26 juin 2024.
Ses auteurs assurent, en effet, n’avoir trouvé aucune association entre l'absorption régulière de multivitamines et un risque moindre de décès.
Vitamines et décès : plus de 390.000 adultes suivis sur 20 ans
Afin de faire le point sur les effets de la prise de suppléments à long terme et la mortalité globale ainsi que les décès dus au cancer ou aux maladies cardiovasculaires, les chercheurs du National Cancer Institute ont repris trois grandes études américaines. Cela représente exactement 390.124 adultes suivis pendant plus de 20 ans. Ces derniers avaient un âge médian de 61,5 ans. Ils étaient généralement en bonne santé, sans antécédents de cancer ou d'autres maladies chroniques.
Parmi les adeptes des vitamines, 49,3 % étaient des femmes et 42,0 % avaient fait des études universitaires. Chez les non-utilisateurs, les taux étaient de 39,3 % et de 37,9 %, respectivement. Au total, 164.762 décès sont survenus pendant la période d’étude.
Les vitamines ne réduisent pas la mortalité des personnes en bonne santé
L’analyse de données recueillies montre que les personnes qui prennent quotidiennement des vitamines ne présentaient pas un risque de décès quelle qu’en soit la cause inférieur à celles qui n’en utilisent pas. "L'utilisation de multivitamines n'a pas été associée à un risque plus faible de mortalité toutes causes confondues dans la première moitié ou la deuxième moitié du suivi", écrivent les auteurs dans leur article scientifique.
Par ailleurs, ils n’ont observé aucune différence concernant la mortalité liée à des tumeurs malignes ainsi que celle due à des pathologies cardiaques ou cérébrovasculaires.
Toutefois, l’équipe reconnaît que leurs travaux présentent certaines limites : il s’agit d’une étude observationnelle dépendante des remontées faites par les participants et la majorité des volontaires étaient de type occidental. Ainsi, pour les chercheurs, il est important désormais d'évaluer "l'utilisation de multivitamines et le risque de décès parmi différents types de populations, telles que celles présentant des carences nutritionnelles documentées, ainsi que l'impact potentiel de l'usage régulier de multivitamines sur d'autres problèmes de santé associés au vieillissement".