Après avoir alerté, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) sévit. Dans un récent communiqué, l’instance de santé indique que la cyproheptadine, un antihistaminique vendu sous le nom de Periactine, ne sera plus délivré que sur ordonnance à partir du 10 juillet prochain.
Cyproheptadine : l’usage du médicament détourné
Dans son usage normal, la Périactine est indiquée pour le traitement de diverses manifestations allergiques telles que la rhinite et la conjonctivite allergiques ou urticaire, selon le Vidal.
“Cependant ce médicament orexigène (qui augmente l’appétit) est également détourné pour une prise de poids à des fins esthétiques, indique l’ANSM. Malgré les mesures d’information mises en place depuis 2022, ces mésusages persistent, ainsi que les risques qui y sont associés. Le changement des conditions de prescription et de délivrance vise à limiter cet usage détourné.”
Sur les réseaux sociaux, la mode avait été lancée par l’influenceuse Poupette Kenza, surtout pour augmenter le volume des fesses. Comme le rappelle FranceInfo, elle parlait du médicament en ces termes : “Ce sont trois kilos minimum gagnés pour toi, en moins d'un mois. (...) Le but c'est de dessiner, une taille marquée pour créer l'illusion d'une silhouette en sablier similaire à celle de la célèbre Kim Kardashian."
Une promotion qui pourrait avoir des effets très néfastes. En effet, comme l’indiquait déjà l’ANSM en 2022, “cette utilisation peut favoriser l'apparition d'effets indésirables tels qu'une somnolence, une baisse de la vigilance, une rétention d'urine, une constipation, des palpitations cardiaques ou une mydriase.”
Cyproheptadine : une ordonnance pour se procurer le médicament
Face à ce phénomène et aux risques qui y sont liés, l’ANSM a donc décidé d’interdire la vente libre en pharmacie de la Périactine. À partir du 10 juillet prochain, les patients devront donc être munis d’une ordonnance pour se procurer le médicament.
Une décision prise pour favoriser le bon usage des médicaments et éviter leur détournement. Un combat que mène aussi l’ANSM avec d’autres médicaments comme l’Ozempic.
Dans un communiqué, l’ANSM rappelle que “l’utilisation du médicament Ozempic (sémaglutide) [devait] être réservée au traitement du diabète de type 2 insuffisamment contrôlé.”
L’instance y indique vouloir renforcer la surveillance pour “s’assurer que les prescriptions respectent ce cadre d’utilisation” car “des remontées de terrain font état d’un usage détourné chez des personnes non diabétiques dans un objectif de perte de poids.”