Une étude menée par l'UCSF invite les femmes transgenres et les médecins à interpréter avec prudence les dépistages standards du cancer de la prostate.
Les femmes transgenres conservent leur prostate au cours de leur évolution, ce qui expose donc toujours cet organe à un risque de cancer.
"Les patients et les cliniciens doivent savoir que les valeurs du PSA (antigène prostatique spécifique) chez les femmes transgenres sous œstrogènes doivent être interprétées avec prudence, car elles sont différentes de celles des hommes cisgenres", a déclaré Farnoosh Nik-Ahd, docteur et auteur de la recherche citée en début d'article.
Cancer de la prostate : il n'existe pas de dépistage spécifique aux femmes transgenres
Son équipe a en effet constaté que les femmes transgenres obtenaient des résultats 50 fois inférieurs aux dosages PSA habituels. Pourtant, à l'heure actuelle, il n'existe pas de fourchette de PSA spécifique aux femmes transgenres.
"Chez les femmes transgenres, il est essentiel de ne pas perdre de vue les risques de cancer à long terme dans les organes conservés", a déclaré Matthew R. Cooperberg, co-auteur de la recherche et professeur d'urologie.
"Nous commençons à peine à comprendre comment les œstrogènes et les traitements connexes modulent le risque de cancer de la prostate et comment interpréter les valeurs du PSA au sein de cette population. L'objectif de nos recherches est de pouvoir lui élaborer une politique de dépistage rationnelle et fondée sur des données probantes", a-t-il ajouté.
Comment se faire dépister un cancer de la prostate ?
Deux examens sont aujourd’hui possibles en France pour dépister un cancer de la prostate. Le toucher rectal, qui permet au médecin de vérifier le volume, la consistance et la texture de la surface de la prostate, ou le dosage du PSA, qui permet via une prise de sang de mesurer le taux d’une protéine naturellement produite par la prostate.
Un cancer de la prostate est une maladie qui se développe à partir de cellules initialement normales qui se transforment et se multiplient de façon anarchique, jusqu’à former une masse appelée tumeur maligne. "La majorité des cancers de la prostate sont des adénocarcinomes", précise l’Institut national du cancer.
Avec 59.885 nouveaux cas diagnostiqués en France en 2018, le cancer de la prostate est le plus fréquent dans notre pays. Il est très rare avant 50 ans et son incidence augmente progressivement avec l’âge.