Et si les jeux vidéos étaient victimes d'une mauvaise image injustifiée ? Accusés de tous les maux, en particulier de rendre les enfants violents, les jeux vidéos pourraient au contraire augmenter le volume de matière grise du cerveau. C'est ce que révèle une étude scientifique allemande publiée le 29 octobre dans la revue Molecular Psychiatry.
Les scientifiques de l'Institut Max Planck et de l'université de médecine St. Hedwig-Krankenhaus ont observé un groupe de 23 personnes jouer 30 minutes par jour à Super Mario 64. Ils ont ensuite comparé l'évolution de leur cerveau, grâce à une IRM, avec celui du groupe qui n'avait pas joué. Et les scientifiques ont découvert « un développement significatif de la matière grise » du cerveau des joueurs comparé à celui des non-joueurs. Ce développement a eu lieu « dans l'hippocampe droit, le cortex préfrontal dorsolatéral droit et le cervelet ».
Mais surtout, les scientifiques ont mis en avant le lien entre plaisir et développement de la matière grise : plus les joueurs prenaient du plaisir à jouer avec le célèbre plombier moustachu de Nintendo, et plus le développement de leur matière grise était significatif. Les chercheurs ont également observé que la pratique vidéoludique avait un impact majeur dans des zones liées à la formation de la mémoire, la réflexion stratégique, le déplacement dans l'espace et la motricité des mains.
Ce n'est pas la première fois qu'une étude montre l'impact des jeux vidéos sur le cerveau : il a été démontré que certains jeux peuvent stimuler le cerveau des personnes âgées, entraînant une amélioration de la plasticité cérébrale et du contrôle cognitif.
D'ailleurs, les chercheurs qui ont mené cette étude sont convaincus du grand intérêt que les jeux vidéos peuvent apporter du point de vue cognitif : « Les jeux vidéos sont une activité très pénétrante, fournissant une multitude de demandes moteur et cognitives complexes. Jouer à un jeu vidéo peut être vu comme un entraînement intense à de nombreuses tâches », décrivent les scientifiques dans l'introduction de leur étude. Serait-ce la fin des préjugés sur les jeux vidéos ?