Quand médecine et technologie s’allient, les prouesses semblent infinies ! Après la création d’un vagin sur puce pour mieux étudier certaines infections vaginales et trouver des traitements, c’est au tour de nos vaisseaux sanguins d’être transposés sur une micropuce. Derrière cette nouvelle avancée technologique, se cache une équipe de scientifiques de l’Université de Sydney qui a publié deux articles pour en parler, ici et là. Les chercheurs espèrent que les résultats de ces deux études permettront d'utiliser la puce électronique développée dans le domaine biomédical pour modéliser des organes et des maladies humaines.
Une micropuce transparente qui imite les lésions vasculaires
Cette micropuce est transparente et imite les lésions vasculaires provoquées par un flux sanguin élevé et une inflammation, étape préliminaire au développement des maladies cardiaques. Ce dispositif offre une compréhension plus précise de la manière dont les blocages se produisent à des endroits spécifiques des vaisseaux sanguins. “C'est une avancée incroyable, car nous avons profité du fait que ces micropuces sont fabriquées à partir d'un matériau transparent, et nous avons imité les conditions de l’artère coronaire, qui alimente le muscle cardiaque en sang, et les avons imagées avec un microscope pour cartographier les zones de lésions cellulaires qui étaient similaires aux emplacements des blocages chez les patients atteints de maladies cardiaques”, explique la professeure associée Anna Waterhouse du Centre Charles Perkins et du Nano Institute de l’Université de Sydney.
Un dispositif plus précis qu’un modèle animal
L'autre atout de cette micropuce est qu'elle pourrait considérablement réduire les tests sur les animaux. “Si nous utilisons un modèle animal, nous ne sommes pas en mesure de voir des changements à ce niveau de détail dans un organisme vivant, car on ne peut pas voir à travers les vaisseaux”, détaille l’experte.
Vaisseau sanguin sur puce : comment fonctionne cette technologie ?
Ce vaisseau sanguin sur puce imite la structure et la fonction des vaisseaux sanguins humains grâce à de minuscules canaux gravés à l’intérieur desquels des cellules humaines y sont placées pour se développer. Cette technique permet aux scientifiques et médecins d’effectuer des tests rapidement et avec très peu de liquide. C’est donc plus fiable, plus simple à gérer mais également plus rentable pour le laboratoire. “Des innovations comme celle-ci dans le domaine de la technologie des organes sur puce sont cruciales pour potentiellement bénéficier à des millions de personnes dans le monde, en offrant un développement de médicaments plus rapide et plus rentable sans avoir recours à des tests sur les animaux”, estime la Pr Waterhouse.
Et maintenant ? Les équipes travaillent désormais à intégrer de nouveaux types de cellules vasculaires pour imiter encore mieux les vaisseaux humains, et à ajouter des graisses pour simuler l’accumulation de cholestérol. “Nous souhaitons approfondir nos recherches en testant des dispositifs qui simulent des interactions complexes au sein des organes humains, nous permettant de reproduire des stades de maladies plus avancés, tels qu'une maladie cardiaque grave ou un cancer avancé”, termine la spécialiste.