Pour beaucoup de Français, les vacances sont synonymes de longs trajets en voiture… et la fatigue peut rapidement s’inviter en chemin. Or, la somnolence qui se manifeste par des difficultés à rester éveillé, entraîne des périodes de micro-sommeils de 1 à 4 secondes susceptibles d'être extrêmement dangereuses au volant. Le Dr Philip Alapat, spécialiste des troubles du sommeil au Baylor College of Medicine, rappelle ainsi l'importance de dormir suffisamment et les précautions à prendre avant de prendre la route.
Conduire en toute sécurité : éviter la dette de sommeil
Interrogé par son établissement, l’expert explique : "les gens peuvent être privés de sommeil parce qu'ils veillent tard pour préparer le voyage la veille et souhaitent ensuite se mettre en route tôt". Opter pour la conduite de nuit ou charger son emploi du temps professionnel les jours précédents le départ pour boucler tous les dossiers en cours avant les vacances, sont d’autres habitudes inquiétantes pour le professionnel de santé. "Toutes ces situations peuvent conduire à un manque de sommeil important qui finira inévitablement par provoquer une somnolence et une fatigue excessive. Ce qui peut être très dangereux en conduisant et en essayant de maintenir son attention sur la route", souligne-t-il.
Pour lui, il est essentiel de partir reposé et d'éviter toutes les situations pouvant créer une dette de sommeil. Un point de vue partagé par la sécurité routière. Elle explique sur son site : "il est préférable de prendre la route après une nuit d'un sommeil réparateur et ne pas se lever à une heure inhabituelle. De même, il est déconseillé de partir après une journée de travail sans s’être reposé."
Somnolence au volant : reconnaître les signes et adopter les bons réflexes
Pour éviter de s'endormir au volant, il est essentiel de savoir reconnaître les signes de somnolence selon le médecin américain. Les bâillements, les paupières lourdes, des périodes d’absence ou un désir de changer fréquemment de position doivent alerter et surtout ne pas être ignorés. S’ils apparaissent, il faut rapidement s'arrêter sur une aire de repos pour faire une pause ou changer de conducteur.
Le spécialiste du sommeil ajoute que la "caféine ne devrait être utilisée que pour augmenter la vigilance pendant de brèves périodes". Il précise que "de fortes doses de caféine peuvent être contre-productives, car elles contribuent à un sommeil de mauvaise qualité lorsque vous êtes en mesure d'obtenir le repos dont vous avez besoin".
Et même si vous ne vous sentez pas fatigué, il est recommandé de faire une pause de 15 à 20 minutes au minimum toutes les deux heures. Aérer régulièrement le véhicule, et régler correctement la ventilation et/ou la climatisation font aussi partie des bons réflexes préconisés. La sécurité routière ajoute que dépasser les limitations de vitesse dans l’espoir d’arriver plus vite est inutile. "Une vitesse excessive induit une fatigue supplémentaire, car la vitesse oblige le cerveau à traiter un plus grand nombre d’informations en un minimum de temps, la vision devant alors s’adapter en permanence", peut-on lire dans ses conseils.
Par ailleurs, attention aux médicaments. La somnolence fait partie des effets secondaires de nombreux traitements.
"Respectez le besoin de sommeil de votre corps et essayez de ne pas vous épuiser", ajoute le Dr Alapat. "Il vaut mieux faire une pause et arriver à bon port que de ne pas arriver du tout."