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Cardiologie

Le RGO serait bien un facteur de risque de fibrillation atriale

Par Alexandra Wargny Drieghe

Une nouvelle étude montre une association entre le reflux gastro-œsophagien (RGO) et une incidence accrue de fibrillation auriculaire.

Ivan-balvan/Istock
La fibrillation atriale (FA), également appelée fibrillation auriculaire, est le trouble du rythme cardiaque le plus fréquent. Il touche 1 % de la population générale, mais plus de 10 % des plus de 80 ans, selon la Haute Autorité de Santé.
Plusieurs études observationnelles ont déjà montré que le RGO était associé à la FA, mais sans déterminer si la première pathologie entraînait la seconde ou inversement.
Ces nouveaux travaux montrent ici qu'une "incidence plus élevée de FA s'est avérée associée au RGO (...) ce qui étaye l'idée selon laquelle le traitement précoce des patients atteints de RGO pourrait réduire leur risque de développer une FA", expliquent les auteurs.

C’est le trouble du rythme cardiaque le plus fréquent : la fibrillation atriale (FA), également appelée fibrillation auriculaire. En France, cette pathologie cardiaque concerne 1 % de la population générale, mais plus de 10 % des plus de 80 ans selon la Haute Autorité de Santé. Elle se caractérise par “une activité électrique anarchique et rapide du muscle des oreillettes (cavités supérieures du cœur), qui se traduit par la contraction désordonnée et inefficace de ces oreillettes, suivie par la contraction irrégulière et rapide des ventricules (tachyarythmie)”, relate l’Assurance Maladie. En plus de l’âge, les facteurs de risques avérés de développer cette maladie cardiaque sont l'obésité, le diabète, le syndrome métabolique, l’apnée du sommeil, certaines maladies chroniques comme l’hyperthyroïdie, le tabagisme ou encore une consommation excessive d’alcool.

“Une incidence plus élevée de FA s'est avérée associée au RGO”

Plusieurs études observationnelles ont déjà montré que le RGO était associé à la FA, mais sans déterminer si la première pathologie entraînait la seconde ou inversement. Dans de nouveaux travaux, dont les résultats ont été publiés le 2 juin dernier dans Frontiers in Cardiovascular Medicine, les scientifiques ont donc cherché à comprendre le pourquoi du comment. D’après eux, le RGO augmenterait bien le risque de souffrir de fibrillation atriale.

Les chercheurs du Service de cardiologie de l’hôpital du centre aérospatial de Pékin en Chine ont utilisé une technique de randomisation mendélienne (RM) à deux cohortes, incluant 602.604 (dont 129.080 patients atteints de RGO et 473.524 témoins) et 1.030.836 personnes (dont 60.620 atteintes de FA et 970.216 témoins), et évalué la relation causale entre le RGO et la FA. “Par rapport à la recherche observationnelle, cette méthode est moins affectée par les facteurs de confusion et la causalité inverse”, précisent les auteurs.

Une incidence plus élevée de FA s'est avérée associée au RGO, comme le montre l'analyse RM, ce qui étaye l'idée selon laquelle le traitement précoce des patients atteints de RGO pourrait réduire leur risque de développer une FA”, indiquent-ils.

Comment le RGO élève-t-il les risques de FA ?

D’autres recherches sont maintenant nécessaires pour comprendre ce lien, car “le mécanisme potentiel par lequel le RGO peut augmenter le risque de FA reste flou”, d’après les auteurs. Ils donnent toutefois quelques pistes : “Les lésions de l’œsophage peuvent provoquer la libération locale de cytokines, créant des conditions favorables au développement de la FA. Des cellules inflammatoires ont été observées infiltrant les oreillettes de patients atteints de FA, indiquant un lien inflammation-FA. De plus, le RGO peut provoquer un dysfonctionnement du système nerveux autonome, augmentant ainsi le risque de FA.
Pour aider les chercheurs et les médecins à développer de nouvelles méthodes préventives et thérapeutiques, une analyse plus approfondie des mécanismes moléculaires à l’origine de ces relations est nécessaire”, concluent-ils.


Comment se manifeste un reflux gastro-œsophagien ?

Les brûlures d’estomac (douleur de type brûlure derrière le sternum) constituent le symptôme le plus apparent de reflux gastro-œsophagien”, détaille le Manuel MSD. Ces brûlures peuvent s’accompagner de régurgitations, de maux de gorge, d’un enrouement, d’une toux ou d’une sensation de boule dans la gorge. “Dans de rares cas, le contenu stomacal s’écoule dans les poumons, ce qui provoque une toux et/ou des éternuements.

Les médicaments les plus efficaces pour traiter ce trouble gastrique sont généralement les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) qui permettent de réduire la production d’acide par l’estomac.