- Une inflammation élevée chez les jeunes adultes est liée à des performances moindres aux tests de vitesse de traitement et de mémoire à la quarantaine.
- 21 % et 19 % des personnes présentant respectivement des niveaux modérés et élevés d'inflammation à 20 ans avaient de mauvais résultats aux tests cognitifs plus tard.
- L'auteure principale rappelle qu'il y a des moyens de lutter contre l'inflammation chronique de l'organisme.
Plusieurs études ont montré que l’inflammation est fortement associée à de nombreux troubles de la santé comme l'obésité, les maladies chroniques et le stress ou encore à des habitudes nocives (tabagisme, inactivité physique…).
Il semblerait que cette réaction du système immunitaire ait des conséquences cognitives sur le long terme. Des chercheurs d’University of California San Francisco ont démontré qu’avoir des niveaux élevés d’inflammation dans la vingtaine est liée à des performances moindres aux tests de vitesse de traitement et de mémoire à la quarantaine.
Un lien entre inflammation chronique et une cognition plus faible
Dans le cadre de cette étude publiée dans Neurology le 3 juillet, les chercheurs ont suivi 2.364 adultes qui avaient entre 18 et 30 ans au départ. Leur taux de la protéine C-réactive (CRP), marqueur inflammatoire, a été évalué quatre fois sur une période de 18 ans. Ils ont également passé des tests cognitifs cinq ans après la dernière mesure de CRP, date à laquelle la plupart des participants avaient entre 40 et 50 ans.
Résultats : 21 % des personnes ayant une inflammation modérée à 20 ans et 19 % de celles avec des taux élevés ont obtenu de mauvais résultats aux tests de vitesse de traitement et de mémoire effectués près de 20 ans plus tard. À titre de comparaison, la proportion était de 10 % au sein du groupe affichant un niveau d'inflammation faible.
Les chercheurs ont aussi associé des taux plus élevés d’inflammation à l’inactivité physique, à un IMC plus élevé et au tabagisme actuel.
Vieillissement cérébral : l’inflammation peut être évitée
"L'inflammation joue un rôle important dans le vieillissement cognitif et peut commencer au début de l'âge adulte", explique l'auteure principale Dr Kristine Yaffe de l'UCSF. "Il existe probablement un effet direct et indirect de l'inflammation sur la cognition."
La scientifique profite aussi de ses travaux pour rappeler qu'une réaction inflammatoire chronique, et par effet domino ses complications, ne sont pas inévitables. "Il existe des moyens de réduire l'inflammation – comme en augmentant l'activité physique et en arrêtant de fumer – qui pourraient être des voies prometteuses en matière de prévention", indique l’experte dans un communiqué.