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Santé et environnement

Plomb, arsenic… Des tampons hygiéniques contaminés aux métaux !

Par Alexandra Wargny Drieghe

Plusieurs marques de tampons hygiéniques commercialisés dans l’Union européenne et aux États-Unis contiennent des taux élevés de contamination aux métaux, dont le plomb et l’arsenic qui sont très toxiques pour l’organisme.

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19 % des Françaises utilisent des tampons hygiéniques pendant leurs règles, d’après un sondage de l’Ifop pour Eve and Co et 20 minutes en mars 2021.
Dans une nouvelle étude, les chercheurs ont analysé la présence de 16 métaux dans 30 tampons de 14 marques différentes commercialisées dans l’Union européenne et aux États-Unis.
Résultat : plusieurs métaux toxiques, dont du plomb et de l’arsenic, ont été détectés, mais les chercheurs ne savent pas encore quelles sont les conséquences pour la santé des femmes.

Par crainte pour leur santé intime, les Françaises utilisent de moins en moins les tampons hygiéniques : elles étaient 33 % à le faire en 2003, contre 19 % aujourd'hui d’après un sondage de l’Ifop pour Eve and Co et 20 minutes en mars 2021. Cette nouvelle étude, publiée dans la revue Environment International, ne risque pas de changer la donne. Après avoir analysé 30 tampons de 14 marques différentes commercialisées dans l’Union européenne et aux États-Unis, les chercheurs ont trouvé des concentrations mesurables de 16 métaux évalués, y compris certains métaux toxiques comme le plomb, pour lesquels il n’existe pas de niveau d’exposition “sans danger”.

“Les femmes pourraient être plus à risque d'exposition en utilisant ces produits”

Les tampons peuvent contenir des métaux issus de processus agricoles ou de fabrication, qui pourraient être absorbés par le tissu hautement absorbant du vagin, entraînant une exposition systémique, expliquent les auteurs de l’étude en préambule. À notre connaissance, aucune étude antérieure n'a mesuré les métaux dans les tampons.

Dans la trentaine de tampons testés, les chercheurs ont évalué les niveaux de ces 16 métaux : l’arsenic, le baryum, le calcium, le cadmium, le cobalt, le chrome, le cuivre, le fer, le manganèse, le mercure, le nickel, le plomb, le sélénium, le strontium, le vanadium et le zinc. “Bien que les métaux toxiques soient omniprésents et que nous soyons exposés à de faibles niveaux à tout moment, notre étude montre clairement que les métaux sont également présents dans les produits menstruels et que les femmes pourraient être plus à risque d'exposition en utilisant ces produits”, a déclaré la Pr Kathrin Schilling, co-auteure de l'étude et professeure adjointe à la Columbia University Mailman School of Public Health.

Les concentrations de métaux variaient en fonction du lieu d'achat des tampons (États-Unis ou UE/Royaume-Uni), de la marque ou de la mention biologique ou non. Cependant, les scientifiques ont constaté que des métaux étaient présents dans tous les types de tampons étudiés et qu’aucune catégorie ne présentait de concentrations systématiquement plus faibles de tous les métaux ou de la plupart d'entre eux. Par exemple, les concentrations de plomb étaient plus élevées dans les tampons non biologiques, mais celles d’'arsenic l’étaient plus dans les tampons biologiques.

Métaux dans les tampons : quels sont les risques pour les femmes ?

On sait que les métaux peuvent augmenter le risque de démence, d’infertilité, de diabète et de cancer, qu’ils peuvent endommager le foie, les reins, le cerveau, ainsi que les systèmes cardiovasculaire, nerveux et endocrinien, ou encore nuire à la santé maternelle et au développement du fœtus. Mais pour le moment, les scientifiques ne savent pas si les métaux détectés dans les tampons par cette étude contribuent à des effets négatifs sur la santé. D’autres recherches sont nécessaires pour déterminer la quantité de métaux qui peut s'échapper de ces protections hygiéniques et traverser l’épithélium vaginal pour atteindre la circulation systémique.

J'espère vraiment que les fabricants seront obligés de tester leurs produits pour détecter la présence de métaux, notamment de métaux toxiques, a déclaré l'auteure principale Jenni A. Shearston, chercheuse postdoctorale à l'École de santé publique de l’UC Berkeley et au Département des sciences environnementales, de la politique et de la gestion. Il serait intéressant de voir le public réclamer cela ou un meilleur étiquetage des tampons et autres produits menstruels.