20 % à 30 % des migraineux ont des céphalées accompagnées ou précédées d’une aura. C’est-à-dire des troubles neurologiques transitoires visuels, sensitifs, de la parole ou bien encore moteurs.
L’origine de cette maladie pouvant fortement perturber le quotidien, restait jusqu’à présent assez mystérieuse. Mais une nouvelle étude de l’université de Copenhague a identifié une voie de signalisation dans le cerveau responsable de la migraine avec aura. Elle a été présentée dans la revue Science.
Migraine avec aura : une nouvelle voie de signalisation identifiée
En étudiant des souris, l’équipe a mis en évidence que les protéines libérées par le cerveau lors d'une aura migraineuse sont transportées avec le liquide céphalo-rachidien vers les nerfs de signalisation de la douleur, responsables des maux de tête.
"La concentration de 11 % des 1.425 protéines que nous avons identifiées dans le liquide céphalo-rachidien a changé lors des crises de migraine. Parmi celles-ci, 12 protéines dont la concentration a augmenté, ont agi comme des substances capables d'activer les nerfs sensoriels", explique Martin Kaag Rasmussen, premier auteur de l'étude. Il ajoute : "lorsque les protéines sont libérées, elles sont transportées vers le ganglion trigéminal via lesdites voies de signalisation, où elles se lient à un récepteur d'un nerf sensoriel signalant la douleur, activant le nerf et déclenchant la crise de migraine succédant aux symptômes de l'aura".
"Il s’agit d’une voie de signalisation jusqu’alors inconnue, importante pour le développement des migraines, et elle pourrait également être associée à d’autres maux de tête", confirme la professeure Maiken Nedergaard, neuroscientifique qui a supervisé l'étude.
Migraine : les protéines identifiées pourraient ouvrir la voie à des traitements
Le groupe de protéines mis en cause dans la migraine avec aura par les chercheurs danois comprenait le CGRP, un neuropeptide déjà associé à la migraine et utilisé dans les traitements existants. Cependant, une série d’autres protéines a aussi été mise en lumière. Ces dernières pourraient ouvrir la voie à de nouvelles options de traitement, selon les chercheurs.
"Nous espérons que les protéines que nous avons identifiées – outre le CGRP – pourront être utilisées dans la conception de nouveaux traitements préventifs pour les patients qui ne répondent pas aux antagonistes du CGRP disponibles. La prochaine étape pour nous consiste à identifier la protéine présentant le plus grand potentiel", conclut Martin Kaag Rasmussen dans un communiqué présentant la découverte.