"Nous voulons tous 'bien vieillir', mais les recherches suggèrent que moins d'une personne sur dix peut vivre sans maladie et maintenir une bonne santé physique, cognitive et mentale jusqu'à l'âge de 70 ans et au-delà. Suivre une alimentation équilibrée à partir de la quarantaine pourrait toutefois augmenter vos chances de vieillissement sain." C’est ce qui ressort d’une vaste étude présentée lors du congrès annuel de l'American Society for Nutrition qui s'est tenu fin juin à Chicago.
Une alimentation saine augmente les chances d’être en bonne santé à l'âge de 70 ans
Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs de la Harvard T.H. Chan School of Public Health, aux Etats-Unis, ont analysé les données de plus de 100.000 personnes depuis 1986. Les participants, âgés d'au moins 39 ans et exempts de maladies chroniques au début de l'étude, ont fourni des informations sur leur régime alimentaire par le biais de questionnaires tous les quatre ans. En 2016, près de la moitié des participants à l'étude étaient décédés et seulement 9,2 % ont vécu jusqu'à l'âge de 70 ans ou plus sans maladie chronique et avec une bonne santé physique, cognitive et mentale.
Les scientifiques ont ainsi pu comparer les taux de vieillissement en bonne santé des participants en fonction de leur observance de chacun des huit régimes alimentaires sains définis par la science – les quintiles les plus élevés étant ceux qui respectent scrupuleusement le régime. D’autres facteurs tels que l’activité physique ou les fonctions cognitives étaient également pris en compte.
"Les personnes qui avaient adopté une alimentation saine à partir de la quarantaine étaient 43 à 84 % plus susceptibles de bien fonctionner physiquement et mentalement à l'âge de 70 ans que celles qui ne l'avaient pas fait", peut-on lire dans un communiqué. La corrélation la plus forte a été observée avec l’Alternative Healthy Eating Index (AHEI), un régime drastique qui privilégie les fruits et légumes, les céréales complètes, le poisson, les protéines végétales et les graisses insaturées comme l'huile d'olive : le quintile supérieur des participants ayant suivi ce type d’alimentation étaient 84 % plus susceptibles de vieillir en bonne santé que ceux du quintile inférieur.
De fortes corrélations ont également été constatées pour le régime axé sur le contrôle glycémique pour traiter l’hyper-insulinémie (associé à une probabilité supérieure de 78 % de vieillissement sain), pour le "régime santé planétaire" (68 %), le régime méditerranéen (67 %), le régime DASH contre l’hypertension (66 %), le régime méditerranéen d'intervention pour le retard neurodégénératif (MIND, 59 %), un régime anti-inflammatoire (58 %) ou encore, plus modestement, un régime à base de plantes (43 %).
Fruits et légumes, céréales complètes, oléagineux, légumineuses...
Pour résumer, une consommation élevée de fruits et légumes, de céréales complètes, de graisses insaturées, d’oléagineux, de légumineuses et de produits laitiers faibles en gras était associée à de plus grandes chances de vieillissement sain, tandis que des apports plus élevés en acides gras trans, en sodium, en viandes rouges et transformées étaient associés à des probabilités plus faibles.
"Alors que de nombreuses études antérieures ont montré qu'une alimentation saine peut aider à conjurer les maladies chroniques, comme les maladies cardiovasculaires, cette nouvelle recherche est unique car elle met l'accent sur le vieillissement en bonne santé, défini non seulement comme l'absence de maladie, mais aussi comme la capacité à vivre de manière autonome et à conserver une bonne qualité de vie à mesure que l’on vieillit."
"Ce que vous mangez à la quarantaine peut jouer un grand rôle sur la manière dont vous prenez de l’âge", concluent les chercheurs, estimant que "la promotion d'un vieillissement global en bonne santé doit être considéré comme un objectif à long terme".