Les tatouages vont garder leurs couleurs ! Dans une lettre envoyée le 23 décembre à l'association Tatouage & Partage (et disponible sur leur site), la Direction Générale de la Santé (DGS) est revenue sur la polémique qui gronde dans le milieu du tatouage depuis des mois. En effet, un arrêté ministériel datant du 6 mars 2013 interdit 59 colorants sur 153 utilisés dans les produits cosmétiques et notamment dans les encres de tatouage. Or, l'association Tatouage & Partage explique qu'il ne s'agirait en fait que d'un malentendu, plus exactement d'une mauvaise lecture des tableaux classifiant les substances autorisées ou non-autorisées.
Une grande majorité de couleurs restent autorisées
Voici ce qu'écrit la DGS à l'association : « Il est bien précisé [dans l'article qui fait polémique, ndlr] que « ne peuvent entrer dans la composition des produits de tatouage […] les substances listées aux colonnes 2 à 4 de l'annexe de l'arrêté du 6 février 2001 modifié fixant la liste des colorants que peuvent contenir les produits cosmétiques ». En conséquence, seuls les colorants des colonnes 2 à 4 sont interdits dans les produits de tatouages. Les colorants dans la colonne 1 de cette même annexe peuvent être utilisés, de même que toute autre substance entrant dans la composition des produits de tatouages, dès lors que ces substances ont fait l'objet d'une évaluation de leur innocuité par le fabricant d'encre ou le responsable de la mise sur le marche ».
En clair, les produits de la première colonne, c'est-à-dire la très grande majorité d'entre eux, restent autorisés. Il sera donc toujours possible d'obtenir des tatouages en couleurs à partir du 1er janvier 2014. Une version confirmée par la DGS qui a indiqué par mail à la rédaction de pourquoidocteur que « tout colorant qui n’est pas formellement interdit par l’arrêté peut entrer dans la composition des encres de tatouage, sous réserve que son innocuité pour la santé humaine ait été démontrée. »
Un tiers des couleurs interdites
Mais attention, toutes les substances de l'arrêté du 6 mars 2013 ne sont pas de nouveau autorisées. La DGS nous a ainsi confirmé que, en accord avec la recommandation 3.2 de la résolution ResAP du conseil de l'Europe du 20 février 2008, « les substances listées dans l'arrêté du 6 mars 2013 ne peuvent pas être utilisées dans la composition des produits de tatouage ». D’autres états (Allemagne, Pays-Bas, Belgique, Suède, Suisse) ont également repris cette recommandation dans leur droit national. Si l'on en croit le tableau en annexe de l'arrêté du 6 février 2001, à partir du 1er janvier 2014, date de l'application de l'arrêté qui avait créé la fureur chez les tatoueurs, plus d'un tiers des couleurs seront donc tout de même interdites.
Tatouages en couleurs : risques réels
Il faut préciser que les risques d’un tatouage sont réels et varient en fonction des encres utilisées. Les couleurs, par exemple, sont plus allergènes qu’un noir pur. Et une encre de mauvaise qualité peut avoir des effets bien plus graves sur la santé. Le rouge, selon le Syndicat national des dermatologues (SNDV), est une des couleurs les plus dangereuses en tatouage. Mais, l’ensemble des encres contiennent en effet des métaux toxiques (cobalt, chrome, cuivre, antimoine…) et parfois des hydrocarbures, dont certains sont directement dérivés du pétrole, soulignait le syndicat en janvier dernier.