Selon les estimations, 5,9 % des moins de 18 ans souffriraient d’un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Ce syndrome, qui démarre pendant l’enfance, se caractérise par des niveaux élevés d'inattention et/ou d’hyperactivité et d’impulsivité inappropriées.
Des chercheurs de l’université du Missouri ont remarqué que les jeunes atteints de ce trouble ne prenant pas de médicament, présentent des taux d’obésité significativement plus élevés que les autres. De plus, ils ont tendance à dépasser les recommandations de temps d’écran et à ne pas respecter les directives en matière de sommeil. Pour l’équipe, il est essentiel pour leur santé d’améliorer leur sommeil et limiter l’usage des écrans.
Obésité, manque de sommeil et écran : les risques des ados TDAH sans traitement
Pour cette étude publiée dans la revue Journal of Pediatric Psychology, les chercheurs ont analysé les résultats d'une enquête incluant des dizaines de milliers de jeunes âgés de 11 à 17 ans. Ils avaient demandé aux parents de trois groupes – ceux sans TDAH, ceux atteints de TDAH sous traitement médicamenteux et ceux atteints de TDAH sans traitement – combien de temps de sommeil, de temps passé devant un écran et d'exercice leurs enfants faisaient quotidiennement.
Résultat : le taux de surpoids ou d’obésité était 7 % plus élevé chez les jeunes atteints de TDAH sans traitement que chez ceux qui prenaient des médicaments. Par ailleurs, les adolescents qui bénéficiaient d’une prise en charge pour leur syndrome, avaient des taux de problèmes de poids similaires à ceux qui ne souffraient pas de TDAH.
Ces données conduisent l’équipe à conclure que "même si dormir davantage et limiter le temps passé devant un écran sont des comportements sains pour tous les enfants, donner la priorité à ces deux objectifs peut être particulièrement utile pour les jeunes non traités atteints de TDAH, étant donné que ce groupe présente une prévalence plus élevée d’obésité".
TDAH : 5 conseils pour améliorer le sommeil et limiter le temps d’écran
"Si certaines familles ne sont pas intéressées par les médicaments, identifier le sommeil comme un comportement de santé clé à améliorer peut aider à réduire le risque d'obésité. En tant que psychologue clinicienne, je rencontre régulièrement des familles et leur propose des stratégies fondées sur des données probantes pour créer des changements de comportement sains et durables, notamment l'établissement d'objectifs, le suivi des progrès des comportements en matière de santé et un modèle de rôle parental", ajoute Crystal Lim, responsable de cette étude, dans un communiqué.
Elle profite de la médiatisation de ses travaux pour proposer des conseils pour que les routines des enfants en matière de sommeil et de temps passé devant un écran, ne soient pas perturbées par les vacances d’été. Elle recommande de :
• mettre en place une routine nocturne qui offre un horaire de coucher régulier ;
• couper l'accès à Internet à une certaine heure ;
• éviter d'avoir des téléviseurs ou d'autres écrans dans les chambres ;
• s’abstenir d’avoir de gros repas juste avant de le coucher ;
• encourager l’enfant à faire de l'exercice physique pendant la journée à travers des activités comme la natation, le vélo, le tennis, le ping-pong, le roller ou encore des balades à pied ;
• créer un environnement frais et sombre pour favoriser le sommeil ;
• utiliser le temps passé devant un écran comme récompense une fois les tâches ménagères, les activités éducatives ou les activités physiques terminées, et non une occupation récurrente.