Une étude, publiée dans la revue Neurology, révèle que les personnes souffrant de SEP avaient 28 % plus de risques de présenter des troubles psychiatriques avant l'apparition des symptômes neurologiques typiques.
L'étude sur la sclérose en plaques et les troubles psychiatriques
Des chercheurs ont examiné les dossiers médicaux de 6.863 personnes atteintes de SEP pour comprendre la relation entre les troubles mentaux et l'apparition de la maladie. Ils ont constaté que les personnes atteintes de SEP avaient une prévalence plus élevée de dépression, d'anxiété, de troubles bipolaires et de schizophrénie dans les cinq années précédant les symptômes neurologiques reconnus de la maladie. Cette découverte suggère que les troubles psychiatriques pourraient être des indicateurs précoces de la SEP.
Les résultats de l'étude
Les données montrent que le recours aux soins de santé pour des symptômes psychiatriques, y compris les consultations chez le médecin et le psychiatre, les prescriptions de médicaments et les hospitalisations, était significativement plus élevé chez les futurs malades de la SEP. Cet écart s'est particulièrement accentué au cours des cinq années précédant le diagnostic de la maladie. Cela indique que les professionnels de la santé mentale pourraient jouer un rôle crucial dans la détection précoce de la SEP.
Comprendre les mécanismes sous-jacents
La raison pour laquelle les troubles psychiatriques précèdent l'apparition de la SEP n'est pas encore totalement comprise. Une hypothèse est que les inflammations et les changements dans le système nerveux central, caractéristiques de la SEP, commencent bien avant les symptômes physiques visibles. Ces changements pourraient influencer la chimie du cerveau, entraînant des troubles psychiatriques. Une autre théorie est que le stress chronique et les troubles mentaux pourraient affaiblir le système immunitaire, augmentant le risque de développer des maladies auto-immunes comme la SEP.
Implications pour la prise en charge des patients
Ces découvertes ont des implications importantes pour la prise en charge des patients. Les professionnels de la santé mentale devraient être sensibilisés à la possibilité que des troubles psychiatriques chez leurs patients puissent être des signes avant-coureurs de la SEP. Une meilleure collaboration entre neurologues et psychiatres pourrait faciliter un diagnostic précoce et une prise en charge plus efficace de la maladie.
Les prochains pas de la recherche sur cette maladie auto-immune
L'étude souligne la nécessité de recherches supplémentaires pour comprendre les mécanismes exacts qui lient les troubles psychiatriques et la SEP. Des études longitudinales pourraient aider à déterminer si traiter les troubles mentaux tôt pourrait retarder ou atténuer l'apparition des symptômes de la SEP. En attendant, il est crucial que les patients souffrant de dépression et d'anxiété reçoivent une évaluation complète de leur santé neurologique.
En résumé, la dépression et l'anxiété pourraient être des indicateurs précoces de la sclérose en plaques. Les futures recherches devront clarifier cette relation pour améliorer la détection et la prise en charge de la SEP. Les professionnels de la santé doivent être attentifs à ces signes pour intervenir plus tôt et offrir un meilleur soutien aux patients.