Après le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), détecté sans frais ni ordonnance depuis 2022, le dépistage de quatre nouvelles infections sexuellement transmissibles va être remboursé à 100 % par l'Assurance Maladie, sans nécessiter d’ordonnance, pour les jeunes de moins de 26 ans à partir du 1er septembre. Il s’agit de l'hépatite B, la syphilis, l'infection à chlamydia et la gonorrhée, des maladies bactériennes fréquentes qui peuvent être guéries lorsqu’elles sont diagnostiquées.
Se faire dépister en laboratoire sans passer par la case médecin
La mesure, disposée par un arrêté publié le 8 juillet dans le Journal officiel, avait été annoncée en septembre 2022 et inscrite dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023, renvoyant à un futur arrêté pour préciser la liste des infections sexuellement transmissibles (IST) concernées.
Lors de son accueil en laboratoire d’analyses médicales, le patient devra remplir un questionnaire, dont les réponses permettront au biologiste de l'orienter vers "les dépistages les plus pertinents et les modalités d'auto-prélèvement les plus adaptées, au regard de ses pratiques sexuelles et conformément aux recommandations scientifiques en vigueur", précise l’arrêté. En cas de résultat positif, le patient sera reçu ou contacté par téléphone par le biologiste, puis orienté vers une structure de soins adaptée.
La recrudescence des IST d’origine bactérienne en Europe
Faciliter le dépistage est crucial pour prévenir la transmission de ces maladies. En 2022, quelque 2,6 millions de personnes ont pu, grâce à une ordonnance de leur médecin, bénéficier au moins une fois d’un dépistage remboursé d’une infection à Chlamydia trachomatis, 3 millions d’un dépistage d’une infection à gonocoque et 3,1 millions d’un dépistage de la syphilis, selon le bulletin de Santé Publique France publié fin novembre 2023.
La mesure semble arriver à point nommé, alors que les IST d’origine bactérienne recommencent à augmenter dans les pays occidentaux depuis les années 2000. Elles connaissent notamment une recrudescence "inquiétante" dans l’Union européenne, selon le dernier rapport du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Entre juillet 2022 et juin 2023, les cas de gonorrhée ont ainsi bondi de 48 % (70.881), ceux de syphilis de 34 % (35.391) et ceux de chlamydia de 16 % (216.508).