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Santé mentale

Baby blues, dépression du post-partum et psychose postnatale : quelles différences ?

Le psychothérapeute Pierre Nantas nous explique comment distinguer le baby blues, la dépression du post-partum et la psychose postnatale.

Baby blues, dépression du post-partum et psychose postnatale : quelles différences ? Siarhei Khaletski / istock.




L'ESSENTIEL
  • Le baby blues, la dépression du post-partum et la psychose postnatale sont souvent mis dans le même panier alors que ce sont des affections bien différentes les unes des autres.
  • Le psychothérapeute Pierre Nantas nous explique donc comment faire la distinction entre les trois états.
  • "Pouvoir identifier correctement le baby blues, la dépression du post-partum et la psychose postnatale permet de fournir le soutien approprié aux femmes qui en ont besoin", estime l’expert en santé mentale.

L'arrivée d’un bébé est une période de bouleversements émotionnels pour de nombreuses femmes. "Afin de leur fournir le soutien approprié si besoin, il est important de pouvoir faire la différence entre le baby blues, la dépression du post-partum et la psychose postnatale" , commence le psychothérapeute Pierre Nantas.

Le baby blues

Le baby blues touche plus de 50 % des nouvelles mères, ce qui en fait une réaction très courante après l'accouchement. "Le baby blues n'est pas une maladie mais une réponse normale aux changements hormonaux et à l'énorme transition constituée par le fait de devenir parent (y compris quand c’est pour la deuxième, la troisième ou la quatrième fois, etc...)", explique Pierre Nantas.  

Les symptômes du baby blues incluent une forte émotivité, une tristesse inexplicable, une irritabilité, des pleurs fréquents, une sensation d'épuisement et une humeur changeante. "Ces symptômes apparaissent souvent entre le 2e et le 5e jour après l'accouchement et ne durent généralement pas plus d'une semaine", précise Pierre Nantas. "Malgré ces émotions perturbantes, les nouvelles mères peuvent toujours prendre soin de leur bébé et continuer leurs activités quotidiennes", poursuit le psychothérapeute.

"Pour gérer le baby blues, il est essentiel que les proches de la mère soient compréhensifs et soutenants. Il est aussi crucial que les nouvelles mamans prennent du temps pour elles-mêmes, se reposent autant que possible et acceptent l'aide de leur entourage. Des discussions ouvertes sur la situation avec son entourage et des professionnels de la santé peuvent également aider à alléger le fardeau émotionnel", indique Pierre Nantas. "Le baby blues étant temporaire, la plupart des femmes se sentent mieux sans avoir besoin de traitement médical. Le soutien émotionnel de la famille et des amis est souvent suffisant pour aider la mère à traverser cette période difficile", note-il.

La dépression du post-partum

La dépression du post-partum est une condition plus sérieuse qui affecte environ 13 % des nouvelles mères. Contrairement au baby blues, la dépression du post-partum persiste au-delà de deux semaines et peut apparaître à tout moment au cours de l'année suivant l'accouchement.

Les symptômes incluent une tristesse intense, un sentiment de culpabilité, une perte d'intérêt pour les activités quotidiennes, une fatigue extrême, des troubles du sommeil et des difficultés à se concentrer. "Les mères souffrant de cette dépression peuvent aussi se sentir incapables de prendre soin de leur bébé et peuvent être accablées par des sentiments d'inadéquation. Elles peuvent aussi se sentir incompétentes, mais il est très important de comprendre que cela peut arriver à n'importe qui", complète Pierre Nantas.

Les causes de la dépression du post-partum sont multiples. Il s’agit notamment :
-       des changements hormonaux drastiques après l'accouchement (cela peut perturber l'équilibre chimique du cerveau et ainsi influencer l'humeur).
-       Du stress et de la fatigue associés aux soins d'un nouveau-né.
-       Des attentes sociales.
-       Du manque de soutien.
-       Des antécédents de dépression.

"Le soutien des proches est indispensable pour sortir de la dépression du post-partum. Il est également essentiel de consulter un professionnel de santé si les symptômes persistent plus de deux semaines, car c’est une condition sérieuse qui nécessite une attention médicale", développe le spécialiste.  

"Le traitement de la dépression du post-partum peut inclure des séances de thérapie et des médicaments antidépresseurs", dit-il.

"Sans soins, la dépression du post-partum peut durer de quelques mois à plusieurs années, augmentant le risque de récidive pour les grossesses suivantes. De plus, une dépression non traitée peut avoir des conséquences à long terme sur le développement émotionnel et cognitif de l'enfant", prévient-il.

La psychose postnatale

La psychose postnatale est une maladie psychiatrique grave qui comprend un risque élevé de préjudice pour la mère et le bébé. Elle touche environ 0,1 à 0,3 % des nouvelles mamans et apparaît généralement dans les deux semaines suivant l'accouchement.

Les symptômes incluent des pensées délirantes, des hallucinations, une confusion sévère, des comportements étranges et une incapacité à distinguer la réalité de la fiction. "Cette condition est extrêmement perturbante et effrayante pour les mères et leurs familles", rapporte Pierre Nantas.

Les causes exactes de la psychose postnatale ne sont pas complètement comprises, mais des facteurs tels que des antécédents de troubles bipolaires ou de psychose dans la famille peuvent augmenter le risque.

"La psychose postnatale est une urgence médicale. Les symptômes peuvent en effet évoluer rapidement et de manière imprévisible, rendant la situation dangereuse pour la mère, l'enfant et l’entourage", décrit l’expert en santé mentale. "Une intervention rapide et des soins psychiatriques sont essentiels pour stabiliser la mère, assurer la sécurité de tous et éviter des conséquences graves telles que l’homicide, le suicide ou l'infanticide" insiste Pierre Nantas.

La prise en charge de la psychose postnatale nécessite une hospitalisation, un traitement par des antipsychotiques, des antidépresseurs et une thérapie intensive.

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