- Les maladies microvasculaires, comme la rétinopathie et la néphropathie, sont des dommages aux petits vaisseaux sanguins.
- Chez les patients ayant récemment un diagnostic de diabète de type 2, les durées de sommeil courtes et longues augmentent le risque de complications par rapport à la durée de sommeil optimale.
- L'âge amplifie le lien entre la courte durée du sommeil et les maladies microvasculaires.
Les complications microvasculaires, telles que la rétinopathie et la néphropathie, qui sont des dommages aux petits vaisseaux sanguins contribuent largement aux complications associées au diabète de type 2. De plus en plus de preuves suggèrent que les variations de la durée du sommeil peuvent influencer le risque de développer ces complications liées à cette maladie chronique. Dans le cadre d’une étude, des chercheurs de l’hôpital universitaire d'Odense (Danemark) ont voulu explorer le lien entre la durée du sommeil et la présence de maladies microvasculaires chez les personnes ayant récemment reçu un diagnostic de diabète de type 2.
La durée de sommeil de 396 patients diabétiques a été évaluée
Pour les besoins des travaux, l’équipe a utilisé les données d’une cohorte danoise sur le diabète de type 2. Au total, 396 adultes ont eu des mesures valides de la durée du sommeil, des analyses urinaires et un examen de la vue. L'âge médian des participants était de 62 ans avec une durée moyenne de diabète de 3,5 ans. L’échantillon était principalement composé de patients en surpoids, avec un IMC médian de 31 et 68 % prenaient des médicaments antihypertenseurs.
Afin d’obtenir la durée de leur sommeil, les volontaires ont dû porter un accéléromètre durant 10 jours. La durée du sommeil a été classée en trois catégories : courte (moins de 7 h), optimale (7 à 9 h) et longue (9 h ou plus). "La maladie microvasculaire a été définie soit par un rapport albumine/créatinine urinaire plus ou égale à 30 mg/g, soit par la présence d'une rétinopathie diabétique évaluée par imagerie rétinienne mydriatique ou ophtalmoscopie." Ensuite, les auteurs ont pris en compte d’autres facteurs, comme l'âge, le sexe, l'IMC, la tension artérielle systolique, les habitudes tabagiques, les taux d'hémoglobine glyquée.
Diabète de type 2 : dormir peu ou trop longtemps augmente le risque de lésions microvasculaires
Selon les résultats, qui seront présentés lors du congrès annuel de l'Association européenne pour l'étude du diabète (EASD) à Madrid, du 9 au 13 septembre, 49 participants présentaient un sommeil dont la durée était courte, 238 dormaient de 7 à 9 h et 109 avaient un sommeil long. La prévalence des lésions microvasculaires était respectivement de 38 %, 18 % et 31 % dans les groupes à durée de sommeil courte, optimale et longue.
D’après les auteurs, une courte durée de sommeil était associée à un risque 2,6 fois plus élevé de maladie microvasculaire par rapport à une durée de sommeil optimale. De même, une longue durée de sommeil était liée à un risque 2,3 fois plus élevé de maladie microvasculaire par rapport à la durée de sommeil optimale. En outre, l’association entre la courte durée du sommeil et les maladies microvasculaires était accentuée par l’âge. "Pour les patients diabétiques âgés de moins de 62 ans, une courte durée de sommeil n’augmentait le risque de dommages microvasculaires que de 23 % par rapport à la durée de sommeil optimale, mais pour les adultes âgés de 62 ans et plus, une courte durée de sommeil était associée à un risque 5,7 fois plus élevé de lésions des petits vaisseaux sanguins par rapport à la durée de sommeil optimale."