Au 28 juin 2024, plus de 767 millions de personnes dans le monde ont contracté la Covid-19. Si le virus a été particulièrement virulent depuis son apparition en 2019, certains individus - entre 5 % et 10 % de la population selon des estimations britanniques - sont passés à travers les mailles de son filet. Une équipe de Wellcome Genome Campus (Royaume-Uni) et de l’Imperial College London a découvert le secret de l'immunité de ceux surnommés Novid (pour No Covid).
Leurs travaux ont été publiés dans la revue scientifique Nature le 19 juin 2024.
SARS-CoV-2 : deux phénomènes à l'origine de l'immunité de "Novid"
Pour découvrir le profil des Novid, les chercheurs ont inoculé le virus SARS-CoV-2 par le nez à 36 adultes en bonne santé et qui n'avaient pas d’antécédents de la Covid-19 ou de son vaccin. L’équipe a suivi l'activité des cellules immunitaires avant l'infection elle-même chez 16 de ces volontaires. 6 ont été testés positifs avec des symptômes, 3 l’étaient mais n’avaient pas de signes de la maladie et enfin les sept autres étaient négatifs. Au total, les scientifiques ont séquencé 600.000 cellules. Cela leur a permis de mettre en lumière deux phénomènes pouvant expliquer la résistance des Novid face au coranavirus qui a causé la pandémie.
Ils présentent une réponse immunitaire localisée dans la muqueuse du nez. Cela permettrait d’identifier le virus et de l'empêcher de se répandre. Par ailleurs, les personnes résistantes au SARS-CoV-2 et ses variants affichent une forte activation d’un gène appelé HLA-DQA2. Selon les chercheurs, il s’agit de “réponses immunitaires innées subtiles et jamais vues auparavant”.
Les Novid pourraient aider au développement de nouveaux traitements
Pour les chercheurs, leur découverte pourrait aider à développer de nouveaux traitements. "Ces résultats jettent un nouvel éclairage sur les premiers événements cruciaux qui permettent au virus de s’installer ou de l’éliminer rapidement avant l’apparition des symptômes. Nous comprenons désormais bien mieux l’ensemble des réponses immunitaires, ce qui pourrait servir de base au développement de traitements et de vaccins potentiels imitant ces réponses protectrices naturelles", explique le Dr Marko Nikolić, auteur principal de l'étude à l'UCL dans un communiqué.