Diabète, Asthme, dépression, allergie… avoir l’habitude de se coucher tard a été associé à de nombreux troubles de la santé dans la littérature scientifique. Toutefois, le tableau ne serait pas totalement noir pour les oiseaux de nuit, selon une nouvelle étude menée par une équipe de l’Imperial College London et publiée dans la revue BMJ Public Health le 10 juillet 2024.
Les chercheurs ont découvert que les noctambules ont tendance à avoir des scores cognitifs plus élevés que les lève-tôt.
Les couche-tôt ont des scores plus élevés aux tests cognitifs
Pour mieux comprendre l’impact de la qualité, des habitudes et des préférences de sommeil sur l'acuité mentale, les scientifiques ont examiné les données de plus de 26.000 adultes. Ils ont comparé les résultats des tests cognitifs des personnes qui se disaient "être du matin" à celles qui indiquaient "être du soir".
Premier constat : dormir entre 7 et 9 heures par nuit était optimal pour le fonctionnement cérébral, stimulant les fonctions cognitives telles que la mémoire, le raisonnement et la vitesse de traitement des informations. En revanche, dormir moins de 7 heures ou plus de 9 heures avait un effet clairement néfaste sur les capacités du cerveau.
L’étude a également montré que le chronotype d'une personne – c'est-à-dire sa préférence pour les activités du soir ou du matin – affectait aussi les capacités cognitives. Les oiseaux de nuit avaient de meilleurs résultats aux tests que les lève-tôt. En effet, les couche-tard avaient des scores entre 7,5 % et 13,5 % plus élevés que les matinaux. Les dormeurs intermédiaires – qui n’ont pas de préférence de sommeil marquée – ont aussi obtenu de meilleurs résultats, avec des résultats cognitifs entre 6,3 % et 10,6 % supérieurs aux lève-tôt.
Sommeil et cerveau : avoir des habitudes de sommeil saines avant tout
Pour les chercheurs, les différences observées sur les tests cognitifs des couche-tard et des lève-tôt étaient très significatives. Ce qui indique qu’il est très peu probable qu’elles soient dues au hasard.
Ainsi Dr Raha West, auteure principale des travaux, explique dans un communiqué : "Notre étude a révélé que les adultes qui sont naturellement plus actifs, le soir, ont tendance à avoir de meilleurs résultats aux tests cognitifs que ceux qui sont "du matin". Plutôt que d’être simplement des préférences personnelles, ces chronotypes pourraient avoir un impact sur notre fonction cognitive."
Elle ajoute : "Il est important de noter que cela ne signifie pas que les personnes du matin ont de moins bonnes performances cognitives. Les résultats reflètent une tendance générale selon laquelle la majorité pourrait pencher vers une meilleure cognition pour les personnes du soir. Bien qu'il soit possible de modifier vos habitudes naturelles de sommeil en ajustant progressivement votre heure de coucher, en augmentant l'exposition à la lumière du soir et en gardant un horaire de sommeil cohérent, passer complètement d'une personne du matin à une personne du soir est complexe."
Pour elle, ce qui est surtout important pour la santé cérébrale est d’avoir des habitudes de sommeil stables et saines comme "dormir juste assez, ni trop longtemps ni trop court". "C’est crucial pour garder votre cerveau en bonne santé et fonctionner au mieux", conclut l’experte.