"L'exposition fréquente aux aérosols d'embruns marins contenant des micro-organismes marins et des composés bioactifs peut avoir une influence sur la santé humaine. Cependant, on sait peu de choses sur l'immunostimulation potentielle due à l'exposition aux aérosols marins", ont indiqué des scientifiques l'Institut flamand de la mer à Ostende (Belgique). C’est pourquoi ils ont décidé de mener une étude qui se concentre sur les effets des bactéries marines et des endotoxines, à savoir des molécules complexes, composants de la paroi de certaines bactéries, présentes dans les aérosols d'embruns marins sur plusieurs récepteurs et connus pour jouer un rôle clé dans le système immunitaire inné de l'Homme.
Dans le cadre de leurs travaux, parus dans la revue Science of The Total Environment, ils ont prélevé des échantillons d’aérosols d'embruns marins à quelques mètres des vagues sur la côte belge ou en laboratoire. Les échantillons ont été caractérisés par leur teneur en sodium, le nombre total de bactéries et les concentrations d'endotoxines. Ensuite, les microgouttelettes recueillies ont été mises au contact de cellules humaines durant 24 heures afin d’examiner les effets sur le système immunitaire.
Une exposition aux aérosols d'embruns marins stimule les défenses immunitaires
Les échantillons d’aérosols d'embruns marins "ont activé de manière différentielle le toll-like receptor 4 (TLR4) dans les cellules HEK-Blue hTLR4 et du TLR2/6 dans les cellules HEK-Blue hTLR2/6, ainsi que le facteur nucléaire kappa B (NF-κB) et des facteurs de régulation de l'interféron (IRF) dans les monocytes THP1-Dual. Ces réponses immunitaires sont corrélées de manière dose-dépendante avec le nombre total de bactéries, les niveaux d'endotoxines, ou les deux", peut-on lire dans les résultats.
En clair, les bactéries marines présentes dans les gouttelettes d'eau projetées par le vent stimulent deux familles clés dans nos défenses immunitaires. "Celles qui répondent en cas d’attaque inconnue, et celles qui mémorisent un ennemi pour l’éliminer plus vite s’il revient. Pour le Pr Jana Asselman (co-auteur des travaux), cela crée une meilleure réactivité en cas d’infection", a expliqué la journaliste Géraldine Zamansky sur FranceInfo.
Examiner la flore bactérienne du nez des habitants, vacanciers en bord de mer et citadins
Dans les conclusions des recherches, les auteurs précisent qu’il est nécessaire de poursuivre les recherches afin d'approfondir la compréhension des implications sanitaires de l'exposition aux aérosols d'embruns marins. Lors de leur prochaine étude, ils vont tenter d’identifier quelles sont les bactéries bénéfiques et comment elles agissent en utilisant les cotons tiges des tests Covid pour analyser la flore bactérienne du nez des habitants et des vacanciers en bord de mer, puis la comparer avec celle des citadins.