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Apport alimentaire

Perdre du poids avant une compétition nuit à la performance et la santé des athlètes

Réduire l’apport alimentaire pour perdre du poids est une pratique courante chez les athlètes, mais cela n’est pas sans conséquence sur leurs performances et leur santé, selon une étude.

Perdre du poids avant une compétition nuit à la performance et la santé des athlètes anton5146 / istock




L'ESSENTIEL
  • Réduire l’apport alimentaire pour perdre du poids avant les compétitions est un phénomène répandu chez les athlètes, mais cela peut avoir des effets néfastes sur la disponibilité énergétique et, au bout du compte, nuire à leurs performances et à leur santé.
  • Un apport énergétique insuffisant est également "associé à une augmentation du stress systémique", ce qui peut avoir des répercussions négatives sur les défenses immunitaires et exposer les athlètes aux maladies.
  • Même après avoir bénéficié d’une période de "réalimentation" de trois jours, leurs performances étaient tout autant dégradées qu'avant, ce qui suggère que les effets négatifs ne peuvent pas être inversés en reconstituant rapidement les réserves d'énergie.

A l’approche des compétitions sportives, telles que les prochains Jeux olympiques de Paris, nombreux sont les athlètes qui cherchent à atteindre le "bon" poids pour améliorer leurs performances ou se qualifier dans une certaine catégorie. "Réduire l’apport alimentaire pour perdre du poids avant la compétition est un phénomène répandu, en particulier dans les sports d'endurance comme la course à pied, la natation, le vélo et l'aviron."

Sauf que, d’après une nouvelle étude publiée dans la revue Redox Biology, un tel comportement alimentaire peut avoir des effets néfastes sur la disponibilité énergétique et, au bout du compte, nuire autant à la performance qu’à la santé des athlètes.

Réduire l’apport alimentaire peut affecter les performances sportives

"C’est particulièrement problématique chez les sportives féminines, expliquent les chercheurs de l’Université de Copenhague, au Danemark, dans un communiqué. Nous savons que le fait de ne pas manger suffisamment est associé à de nombreux ennuis de santé, comme des troubles de règles, des problèmes osseux ou encore des changements dans le métabolisme."

Afin de mieux en mesurer les conséquences, l’équipe de scientifiques a recruté douze triathlètes féminines ayant un apport énergétique normal. Au début de l'essai, les participantes ont reçu suffisamment de calories durant 14 jours, à la suite de quoi leurs performances ont été testées. Ensuite, pendant une autre période de 14 jours, elles n'ont consommé que 50 % de leurs besoins énergétiques, tout en respectant leur programme d'entraînement classique. Au cours de ces deux semaines de restriction, les athlètes ont perdu en moyenne 4 % de leur poids corporel, dont environ la moitié était de la masse musculaire.

Comme présumé, cette perte de poids s’est néanmoins répercutée sur leurs prouesses sportives : "Les deux semaines de faible apport calorique ont réduit leurs performances de 7,7 % dans un contre-la-montre de 20 minutes sur un vélo, ce qui est assez important. Et lors d'un test à court terme plus intense, leurs performances ont chuté jusqu'à 18 %." Il ne fait donc aucun doute, selon les chercheurs, que "cette pratique nuit à la performance en tant qu'athlète, même sur des périodes courtes".

Un apport énergétique insuffisant nuit aux défenses immunitaires

Ce n’est pas tout : en examinant les effets sur la fonction immunitaire des athlètes, les scientifiques ont constaté qu’un apport énergétique insuffisant était également "associé à une augmentation du stress systémique". Les athlètes ont en effet connu une forte augmentation du cortisol, l’hormone du stress, et un niveau de stress considérablement accru dans les cellules immunitaires. En d’autres termes, "ne pas manger suffisamment peut potentiellement contribuer à ce que les athlètes soient plus exposées à la maladie", alertent les chercheurs.

A la suite des tests, les athlètes ont bénéficié d’une période de "réalimentation" de trois jours, au cours de laquelle elles devaient manger beaucoup. "Nous nous attendions à ce que cela restaure leurs performances, voire les améliore, mais il n'y a eu absolument aucun effet. Leurs performances étaient tout autant dégradées qu'avant la réalimentation. Cela suggère que les effets négatifs ne peuvent pas être inversés en reconstituant rapidement les réserves d'énergie, ce qui est pourtant une stratégie appliquée par de nombreuses athlètes..."

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