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Fonctionnement du corps

Jeux Olympiques : qu’est-ce qu'un muscle ?

Alors que nous voyons tous les athlètes des Jeux Olympiques de Paris 2024 faire des prouesses physiques, retour sur ce qu'est un muscle. 

Jeux Olympiques : qu’est-ce qu'un muscle ? Inside Creative House/istock




L'ESSENTIEL
  • Le corps est constitué de 600 muscles. Ils sont présent partout, et même à la racine des poils, responsables de la chair de poule.
  • Il y a 3 types de muscles.
  • Lors de l'activité physique, les muscles libèrent des molécules appelées myokines. Elles ont de nombreux effets bénéfiques sur l'organisme.

Les performances des athlètes des Jeux Olympiques sont impressionnantes. Si je vous demande ce qu’il y a derrière leurs résultats, vous me répondrez : des années de travail et des muscles très entraînés. Et vous auriez raison. Mais les muscles qui représentent 40 % de la masse de notre organisme, ne nous servent pas uniquement à courir, à sauter haut ou à nager vite. Ils interagissent aussi avec de nombreux mécanismes biologiques.

Le Pr Bertrand Fontaine, neurologue et directeur du Centre de Recherche en Myologie, nous explique pourquoi les muscles sont essentiels à une bonne santé.

Muscles : trois types distincts pour assurer le fonctionnement du corps

Nos mouvements ainsi que nos fonctions vitales comme le rythme cardiaque ou la digestion dépendent des 600 muscles présents dans notre organisme. "Il existe trois types de muscles qui ont des fonctions propres", rappelle le Pr Bertrand Fontaine.

Il y a :

  1. Les muscles striés squelettiques : ces derniers recouvrent le squelette et y sont fixés par l’intermédiaire du tendon. Ils sont constitués de cellules allongées appelées fibres musculaires. Associées en faisceaux, elles sont rendues solidaires par des enveloppes élastiques. Elles permettent les mouvements volontaires du corps. Ce sont ainsi les muscles striés squelettiques qui permettent aux athlètes, mais aussi à nous, de marcher, sauter, nager… En exemple, on peut citer les biceps, quadriceps ou encore les abdominaux. Le diaphragme qui assure notre respiration en se contractant environ 24.000 fois par jour, est aussi un muscle strié squelettique.
  2. Les muscles lisses : ils sont présents dans la paroi de nombreux organes, comme la vessie, les intestins ou encore l'utérus. Ils fonctionnent sans qu’on ait besoin de penser à les solliciter. Ils aident par exemple aux transports de différents éléments dans l’organisme : le sang dans les vaisseaux sanguins, l’air dans les bronches ou encore les aliments dans le tube digestif.
  3. Le muscle cardiaque : "le muscle le plus connu et essentiel, auquel les gens ne pensent pas spontanément, c’est le cœur". Le muscle strié cardiaque est un muscle creux. Son action rythmique et automatique permet le fonctionnement du cœur et de la circulation sanguine. Sous contrôle du système nerveux autonome, il se contracte et se relâche en permanence tout au long de la vie. On estime que le cœur se contracte 2,5 milliards de fois au cours de notre vie.

Pour bien fonctionner, tous ces muscles ont besoin d’oxygène, apporté par la respiration, et de glucose, provenant de l'alimentation. Ces deux éléments réunis, les fibres musculaires ont la capacité de transformer l’énergie chimique en énergie mécanique et de réaliser un mouvement.

Les myokines, sécrétées par les muscles, clés d’une bonne santé

Mais le rôle des muscles ne se limite pas uniquement au mouvement. "Nous nous sommes aperçus que les muscles ne sont pas seulement de la contraction. Il s’agit aussi d’organes qui sécrètent des molécules lors de l’exercice physique. Et comme les muscles représentent 40 % de la masse corporelle, ces substances, appelées myokines, vont parler aux autres organes. Certaines agissent sur le cerveau et la mémoire, d’autres le cœur ou encore le système immunitaire. Finalement, un muscle est un peu un organe de type endocrinien", explique le Pr Bertrand Fontaine.

Il a été démontré que les myokines, sécrétées par les muscles lors d’une activité physique, aident à brûler davantage de masse graisseuse, limitant ainsi le développement de l’obésité. Elles augmentent par ailleurs la sensibilité à l’insuline, réduisant le risque de diabète. Elles boostent aussi la densité osseuse en signalant aux cellules des os la nécessité de se renforcer, ce qui diminue le risque d'ostéoporose.

Les myokines sont essentielles à l’équilibre quotidien. Elles améliorent la digestion, le sommeil, l’humeur, la cognition et baissent aussi le stress. Ces molécules renforcent le système immunitaire et aident à prévenir ou retarder de nombreuses maladies comme l’AVC, Parkinson, Alzheimer, l’hypertension, les maladies cardiovasculaires….

"Par exemple, on sait que des myokines sécrétées par le muscle permettent de réduire les récidives de cancer. Cela varie en fonction des tumeurs, mais 20 à 40 % des cancers ont des rechutes diminuées par des programmes d’exercices physiques et musculaires", confie le Pr Bertrand Fontaine. C’est pourquoi pour lui et ses collègues, le muscle ne concerne pas uniquement les athlètes ou encore les personnes atteintes de maladies rares. Il concerne aussi monsieur et madame tout le monde. 

Profitant de la tenue des Jeux Olympiques à Paris - événement qui met à les muscles en lumière - cet été, le directeur du Centre de Recherche en Myologie et 42 autres personnalités dont l’Académie de Médecine, Marine Lorphelin ou encore le nageur Alain Bernard ont appelé au lancement d’un Plan Muscle. Dans un communiqué publié lors de la semaine du muscle début juin, ils réclamaient des mesures "pour donner à la science et à la médecine du muscle les moyens de transformer la vie des Français".

Ils proposent entre autres de sensibiliser davantage le grand public au rôle du muscle tout au long de la vie, favoriser la pratique d'une activité physique régulière ou encore de "reconnaître la myologie comme une discipline transversale et en faire un axe de recherche" ainsi que d’enseignement prioritaire. Dans cet objectif, l’Institut de Myologie et l’AFM-Téléthon ont déjà, de leur côté, pour projet de créer une Fondation de Myologie. Elle s’installera aux portes de la Pitié Salpêtrière en 2027.

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