De nouvelles recherches viennent d’apporter des preuves scientifiques qui valident les symptômes ressentis par de nombreux vétérans de la guerre du Golfe depuis plus de 30 ans.
Qu'est-que le syndrome de la guerre du Golfe ?
Pour rappel, la guerre du golfe s’est déroulée en 1990 et 1991, lorsque 42 pays ont formé une coalition pour combattre l'Irak après l'invasion du Koweït voisin par le président de l'époque Saddam Hussein.
Certains soldats présents sur place sont revenus avec "un syndrome de la guerre du Golfe", une maladie chronique, débilitante et multisystémique.
En règle générale, le syndrome de la guerre du Golfe se manifeste par les symptômes suivants : fatigue chronique, hypertension, douleur, inflammation, sommeil perturbé, éruptions cutanées, diarrhée, troubles neurologiques, soucis cognitifs et problèmes respiratoires. Cependant, toutes les personnes atteintes de cette maladie ne présentent pas l'ensemble de ces manifestations, ce qui peut rendre le diagnostic difficile.
Syndrome de la guerre du Golfe : "un dysfonctionnement crucial des canaux ioniques"
Pendant longtemps, personne n'a su exactement ce qui causait le syndrome de la guerre du Golfe. Mais aujourd'hui, le professeur Sonya Marshall-Gradisnik, directrice du National Centre for Neuroimmunology and Emerging Disease (NCNED) à l'université Griffith, a percé ce mystère.
"Notre étude révèle un dysfonctionnement crucial des canaux ioniques chez les vétérans atteints du syndrome de la guerre du Golfe", a indiqué Sonya Marshall-Gradisnik dans un communiqué de presse. "Cette découverte constitue une avancée significative dans la compréhension de cette maladie complexe et déconcertante", ajoute-t-elle.
Normalement, les canaux ioniques servent de molécules de signalisation à l'intérieur des cellules. Ils jouent donc un rôle important dans la régulation de fonctions essentielles telles que la contraction musculaire, le système nerveux et la sécrétion d'hormones.
Syndrome de la guerre du Golfe : "Être cru signifie beaucoup pour nous"
"Être cru signifie beaucoup pour nous", a déclaré à propos de cette découverte Ian Allwood, vétéran de la guerre du Golfe.
"Pour les anciens combattants qui souffrent, il s'agit d'une première étape dans l'identification d'un facteur de causalité. Il s'agit d'une recherche novatrice qui, nous l'espérons, ouvrira la voie à un traitement des symptômes souvent débilitants", ajoute-t-il.
L'étude citée dans cet article est publiée dans la revue Plos one.