C’est bien plus qu’un mal de tête. Les personnes atteintes de migraine savent que cette céphalée pulsatile et unilatérale est invalidante, car elle peut être très douloureuse. Récemment, des chercheurs l’université de Caroline du Nord à Chapel Hill (États-Unis) ont identifié comment une petite protéine -appelée peptide- liée au gène de la calcitonine (CGRP) influençait le système vasculaire lymphatique, contribuant ainsi à la douleur pendant les crises de migraine. Pour parvenir à cette découverte, ils ont réalisé une étude publiée dans la revue Journal of Clinical Investigation.
Migraine : les souris immunisées contre les effets du CGRP évitaient moins la lumière
Pour rappel, le CGRP, impliqué dans la transmission de la douleur dans les neurones, est connu pour être élevé dans les méninges, ou les couches de tissus entourant le cerveau, pendant les crises de migraine. Dans le cadre des travaux, les scientifiques ont mené des expériences sur des souris dont la vascularisation lymphatique est déficiente pour le récepteur du CGRP et qui sont traitées pour une migraine chronique induite par la nitroglycérine. Ils ont constaté que les rongeurs immunisés contre les effets du peptide lié au gène de la calcitonine ressentaient moins de douleur et passaient plus de temps dans une chambre éclairée par rapport à celles qui étaient vulnérables au CGRP. "La lumière vive est un stimulus douloureux pour les personnes souffrant de migraine, et la capacité de mesurer des comportements similaires chez les souris valide l'impact translationnel de l'étude."
Une diminution de la quantité de liquide céphalorachidien sortant du crâne
Ensuite, en utilisant des techniques de culture cellulaire, les auteurs ont évalué la façon dont une protéine, appelée "VE-Cadhérine", est disposée dans l'espace entre les cellules individuelles qui tapissent les vaisseaux lymphatiques. Cette dernière contribue à maintenir les cellules endothéliales lymphatiques collées les unes aux autres et contrôle la quantité de liquide, comme le liquide céphalorachidien, qui peut se faufiler entre les cellules endothéliales lymphatiques et quitter les vaisseaux.
Selon les résultats, les cellules endothéliales lymphatiques traitées au CGRP réorganisent leurs protéines VE-Cadhérine "de manière à ce qu'elles soient alignées comme une fermeture éclair sur une veste, afin de maintenir un joint étanche. Cette disposition empêche les fluides de passer entre les cellules, réduisant ainsi la perméabilité de ces couches cellulaires." En injectant du CGRP et un colorant traçable dans les vaisseaux lymphatiques méningés, l’équipe a observé une réduction significative de la quantité de liquide céphalorachidien sortant du crâne.
"Notre étude a mis en évidence l'importance du système lymphatique du cerveau dans la physiopathologie de la douleur migraineuse", a déclaré Kathleen M. Caron, co-auteur des recherches. D’après les chercheurs, de futures études sont nécessaires pour obtenir davantage d’informations sur les liens existants entre la migraine, le CGRP et les vaisseaux lymphatiques méningés.
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