En écho à la tentative d’assassinat de Donald Trump, une nouvelle étude vient de démontrer que la volonté d’acheter une arme à feu est souvent liée à des troubles psychiques.
Afin de mener à bien leur enquête, les chercheurs ont recruté 660 Américains par l'intermédiaire de ResearchMatch. Pour être inclus dans la cohorte, les participants devaient être âgés d'au moins 18 ans, parler anglais et en pleine possession de leurs moyens.
Les scientifiques ont ensuite évalué via des questionnaires l’éventuelle présence des problèmes de santé mentale suivants : la dépression, l'anxiété, le syndrome de stress post-traumatique, la dépendance à l’alcool et les pensées suicidaires.
Achat d'armes à feu : quels sont les problèmes psychiatriques associés ?
L'une des principales conclusions de leurs analyses est que les individus qui avaient l'intention d'acheter une arme à feu souffraient davantage de tous les problèmes psychiatriques que nous venons d’évoquer par rapport à ceux ne souhaitant pas faire ce type d’achat. En revanche, les acquéreurs potentiels d’arme à feu et les non acquéreurs ne présentaient aucune différence en termes de fonctionnement cognitif.
Autre constatation notable : la possession d'une arme à feu dans le but de se protéger a été associée à une diminution de la "flexibilité mentale", qui implique l'adaptation de l'attention et la modification des stratégies.
Malgré des résultats intéressants, l'étude détaillée dans cet article présente toutefois certaines limites. Tout d'abord, l'échantillon de personnes était majoritairement blanc (79 %), ce qui empêche la généralisation des résultats à d'autres groupes ethniques. L’autre point faible de l’enquête est la taille relativement petite de l'échantillon, qui peut de fait réduire la puissance statistique des résultats.
La recherche a été rédigée par Darrin M. Aase, Stephanie McManimen, Jarrod Hay, Cameron Long et Craig J. Bryan.
Etats-Unis : "La violence générée par les armes à feu est une crise de santé publique"
Le 25 juin dernier, l’administrateur de la santé publique (Surgeon General) des Etats-Unis a déclaré que la violence générée par les armes à feu était une "crise de santé publique".
"Le coût collectif de la violence par armes à feu sur la santé mentale de notre nation est immense", écrivait alors Vivek Murthy sur X. "Le traumatisme et le deuil que tant d’Américains connaissent en raison des blessures et des décès liés aux armes à feu ont déjà eu de graves conséquences", soulignait-il.
En 2022 aux Etats-Unis, 48.204 morts ont été provoquées par des armes à feu dans le pays, suicides inclus.