ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Endométriose : les malades sont 4 fois plus à risque de cancer de l’ovaire

Gynécologie

Endométriose : les malades sont 4 fois plus à risque de cancer de l’ovaire

Par Alexandra Wargny Drieghe

Les femmes atteintes d’une endométriose sévère sont quant à elles près de 10 fois plus susceptibles de développer un cancer de l’ovaire.

Elena Merkulova/Istock
L’endométriose se caractérise par la présence de tissu endométrial en dehors de l’utérus, entraînant de nombreux troubles pour les femmes touchées (douleurs, difficultés à concevoir, etc).
Une nouvelle étude montre que ces femmes sont également 4,2 fois plus susceptible de développer un cancer de l’ovaire, avec une association plus grande pour celui de grade I.
Les chercheurs estiment que d’autres recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer quelles seraient les mesures les plus judicieuses pour prévenir le risque de cancer de ces patientes.

L'endométriose est une affection gynécologique courante touchant 10 % à 15 % des femmes en âge de procréer. Elle se caractérise par la présence de tissu endométrial en dehors de l’utérus et est souvent associée à des douleurs pelviennes intenses, des complications de fertilité et peut avoir des répercussions profondes sur la qualité de vie des patientes (douleurs chroniques, troubles du sommeil, etc). Plusieurs études avaient déjà montré une possible relation entre cette pathologie et le cancer de l’ovaire, mais grâce à cette nouvelle analyse menée par des chercheurs des universités de médecine de l'Utah et de Boston, on en sait plus sur les taux d’incidence de différents types d’endométriose et de sous-types de cancer de l’ovaire.

Endométriose sévère : 9,7 fois plus de risque de développer un cancer de l’ovaire

Pour mener leur étude, les chercheurs ont analysé les données démographiques de l'Utah, à partir d’une cohorte de plus de 78.000 femmes atteintes d’endométriose. Les résultats publiés dans le Journal of the American Medical Association, montrent que les femmes souffrant d'endométriose présentent un risque 4,2 fois plus élevé de développer un cancer ovarien, atteignant même un risque de 9,7 fois pour les formes sévères de la maladie (endométriome ovarien et/ou endométriose infiltrante profonde).

Ces associations étaient beaucoup plus élevées pour les cancers de l’ovaire de type I que pour les cancers de l’ovaire de type II. Le cancer de l’ovaire de type I se développe lentement mais ne répond pas bien à la chimiothérapie.

Endométriose : comment prévenir le cancer de l’ovaire ?

Cela a un impact sur les soins cliniques prodigués aux personnes atteintes d'endométriose sévère, car elles pourront bénéficier de conseils sur le risque et la prévention du cancer de l'ovaire”, a déclaré la chercheuse Dr Jennifer Doherty, co-directrice du programme de contrôle du cancer et des sciences de la population au Huntsman Cancer Institute et professeure du département des sciences de la santé de la population à l'Université de Californie à Berkeley. “Cette recherche mènera également à d'autres études visant à comprendre les mécanismes par lesquels des types spécifiques d'endométriose provoquent différents types de cancer de l'ovaire.

À titre préventif, les femmes atteintes d’endométriose peuvent avoir recours à la chirurgie, notamment à l’hystérectomie (ablation de l’utérus) ou à l’ablation des ovaires. Néanmoins, ces interventions sont très invasives et les chercheurs estiment que d’autres recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer si ces mesures sont judicieuses.

Consultez notre ouvrage vidéo numérique,

seule une création de compte est requise pour y accéder.