Chez une personne souffrant de diabète, les cellules bêta du pancréas ne sont pas capables de fabriquer suffisamment d’insuline, l’hormone clé qui permet de décomposer la glycémie, le taux de glucose dans le sang. Les traitements existants impliquent des injections régulières d’insuline ou des médicaments stimulant la production d’insuline pour s’assurer que le taux de sucre reste à un niveau normal.
Une équipe de chercheurs semble néanmoins avoir découvert un moyen de restaurer la fonction de production d’insuline du pancréas, ce qui pourrait constituer un remède potentiel contre cette maladie chronique qui touche environ 5 % de la population en France. Ses travaux ont été publiés dans la revue Science Translational Medicine.
Une hausse de 700 % du nombre de cellules bêta du pancréas
Dans le cadre de leur étude, les scientifiques du centre Mount Sinai et de l’institut City of Hope, aux Etats-Unis, ont utilisé sur des souris diabétiques une combinaison de deux médicaments : l’harmine, une molécule naturelle que l’on trouve dans certaines plantes et déjà identifiée comme un potentiel candidat pour la régulation de la glycémie, et un agoniste des récepteurs au GLP1, un traitement connu contre le diabète de type 2.
Après trois mois d’expérience, le nombre de cellules bêta humaines, initialement implantées chez les rongeurs, avait augmenté de 700 %. En clair, le double traitement a stimulé la régénération des cellules productrices d’insuline, ce qui a permis d’inverser et de guérir la maladie : les animaux n’avaient plus aucun diabète, et ce, même un mois après avoir arrêté la thérapie.
Le nouveau traitement bientôt testé sur l’Homme
"C'est la première fois que les scientifiques développent un traitement médicamenteux qui augmente le nombre de cellules bêta humaines adultes in vivo, explique le Dr Garcia-Ocaña, auteur principal de l’étude, dans un communiqué. C’est un élan d'espoir pour aboutir à de futures thérapies régénératrices qui pourraient bénéficier aux centaines de millions de personnes vivant avec le diabète."
Les chercheurs prévoient de tester prochainement le nouveau traitement sur l'Homme, afin d’évaluer les risques potentiels de toxicité et estimer la bonne posologie. En tant que thérapie qui s’attaque à la cause sous-jacente du diabète, ils sont convaincus que cela constituera un véritable remède contre la maladie, ou tout au moins un moyen de rémission à long terme.