- Des chercheurs ont analysé via des IRM l'effet des champignons magiques sur le cerveau.
- Ils ont notamment constaté que le réseau du mode par défaut (MPD) se désynchronise radicalement sous les effets des champignons magiques, puis se rétablit en grande partie une fois que la drogue a disparu de l'organisme.
- "C'est exactement ce que l'on souhaite pour un médicament potentiellement destiné à soigner un problème de santé mentale", indique l'auteur de l'étude Nico Dosenbach.
Dans une nouvelle étude publiée dans Nature, des chercheurs ont observé que les champignons magiques réinitialisent le cerveau.
Impact des champignons magiques sur le cerveau : une étude basée sur des IRM
Pour parvenir à cette constatation, les chercheurs ont recruté sept personnes afin de leur faire prendre une forte dose de psilocybine, le composé psychoactif des champignons magiques.
Les participants ont également passé 18 examens IRM du cerveau avant et après la prise de la substance que nous venons d’évoquer.
Avant le début de l’expérience, les auteurs de l'étude ont constaté que chaque personne présentait une sorte d'empreinte neuronale unique permettant d'identifier précisément chaque individu. Mais immédiatement après la prise de psilocybine, les fonctionnements des neurones sont devenus si chaotiques que les participants ne pouvaient plus être distingués les uns des autres sur la base de leur activité cérébrale.
"Les cerveaux des personnes sous psilocybine ressemblent davantage les uns aux autres qu'ils ne se ressemblent eux-mêmes", explique l’auteur de l’étude Nico Dosenbach dans un communiqué de presse. "Leur individualité est temporairement effacée. Cela confirme, au niveau neuroscientifique, le sentiment de disparition que beaucoup de gens ressentent lorsqu’ils font des trips sous champignons magiques", estime-t-il.
Impact des champignons magiques sur le cerveau : un potentiel médicamenteux ?
En analysant tous les scanners, les auteurs de l'étude ont également constaté que le réseau du mode par défaut (MPD) se désynchronise radicalement sous les effets de la psilocybine, puis se rétablit en grande partie une fois que la drogue a disparu de l'organisme. Le réseau du mode par défaut (MPD) contrôle notre cognition et coordonne des activités telles que la rêverie, l'introspection et le passage en revue des souvenirs.
Selon les auteurs de l'étude, cette désynchronisation subtile mais durable des réseaux cérébraux pourrait être à l'origine des effets thérapeutiques des psychédéliques sur certains troubles psychiatriques tels que la dépression, l'anxiété, l'alcoolisme ou encore les troubles obsessionnels compulsifs.
"C'est exactement ce que l'on souhaite pour un médicament potentiellement destiné à soigner un problème de santé mentale", indique Nico Dosenbach. "On ne voudrait pas que les réseaux cérébraux des gens soient oblitérés pendant des jours, mais on ne voudrait pas non plus que tout redevienne comme avant immédiatement. Il faut que l'effet dure suffisamment longtemps pour faire la différence", conclut-il.