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VIH : un traitement 1.000 fois moins cher pourrait changer la donne

Par Stanislas Deve

Alors que le traitement lenacapavir est inaccessible pour la plupart des malades, sa version générique pourrait révolutionner la lutte contre le VIH.

Andrey Rykov / istock
Alors qu’un traitement contre le VIH coûte environ 40.000 dollars par personne chaque année, il pourrait tomber autour de 40 dollars (à peine 37 euros) en version générique, selon des chercheurs.
"Comme un vaccin", cet antirétroviral, développé par le géant américain Gilead à partir de la molécule lenacapavir, nécessite seulement deux injections par an, ce qui le rend bien plus facile à administrer que des comprimés quotidiens.
Aujourd’hui, si quelque 30 millions de personnes vivant avec le virus du sida dans le monde bénéficient d’un traitement antirétroviral, environ 10 millions en sont privées.

Un traitement jugé prometteur contre le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), qui coûte environ 40.000 dollars par personne chaque année, pourrait tomber autour de 40 dollars (à peine 37 euros) en version générique, selon une estimation dévoilée par des chercheurs à la 25e Conférence internationale sur le sida, qui se tient actuellement à Munich (Allemagne).

Un traitement "comme un vaccin" qui pourrait "arrêter la transmission du VIH"

Cet antirétroviral, développé par le géant américain Gilead à partir de la molécule lenacapavir, pourrait changer la donne contre le sida. Il nécessite en effet seulement deux injections par an, ce qui le rend bien plus facile à administrer que des comprimés quotidiens. Et il est aussi testé comme médicament préventif (PrEP) pour éviter l’infection, avec une efficacité de 100 %, selon une récente étude préliminaire.

Ce traitement, qu’on reçoit "comme un vaccin", pourrait "arrêter la transmission du VIH" s’il était administré à des personnes à risque élevé, comme des homosexuels ou bisexuels, des travailleurs du sexe, des prisonniers ou des femmes jeunes, notamment en Afrique, a déclaré Andrew Hill, de l’Université de Liverpool (Royaume-Uni), qui a présenté l’étude.

À environ 40.000 dollars américains par an — son coût actuel dans différents pays, comme les États-Unis, la France, la Norvège ou l’Australie — le lenacapavir est hors de portée pour la plupart des malades. Si le géant américain permettait sa fabrication en version générique, ce coût pourrait chuter à 40 dollars, ont calculé les chercheurs.

10 millions de personnes sont privées d’un traitement antirétroviral

Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’ONUSIDA (le programme de l’ONU contre le VIH), a appelé Gilead à "entrer dans l’Histoire" en autorisant la fabrication de génériques de son antirétroviral. Gilead, objet d’une campagne de pression de nombreuses personnalités et ONG, a affirmé ces derniers mois discuter "régulièrement" avec les acteurs de la lutte contre le VIH, "y compris les gouvernements et les ONG", pour un accès du traitement "au plus grand nombre possible".

Si quelque 30 millions de personnes vivant avec le virus du sida dans le monde bénéficient d’un traitement antirétroviral, environ 10 millions en sont privées. Environ 1,3 million de personnes ont été nouvellement infectées par le VIH en 2023.