- Une étude sur les composés organiques volatils émis par les voitures neuves pendant les chaudes journées d'été révèle des niveaux élevés de formaldéhyde, d'acétaldéhyde et d'hexaldéhyde.
- Environ un tiers des mesures de ces substances, reconnues comme cancérogènes, dépassaient les normes chinoises pour la qualité de l'air dans l'habitacle des véhicules.
- La température des surfaces intérieures de la voiture, plutôt que la température de l'air elle-même, était le facteur le plus important affectant les émissions de COV.
Les composés organiques volatils (COV) constituent un groupe de substances hétérogènes. Ces derniers sont omniprésents dans l'habitacle des véhicules et peuvent avoir un impact significatif sur la santé des conducteurs et des passagers. En effet, selon Airparif, organisme agréé par le ministère de l'Environnement pour la surveillance de la qualité de l'air en Île-de-France, ces polluants de l’air peuvent avoir des effets cancérigènes ou toxiques pour la reproduction et le développement de l’Homme. Problème : "des méthodes de prédiction rapides et intelligentes font défaut", ont signalé des chercheurs de l’Institut de technologie de Pékin (Chine).
Cancer : le formaldéhyde avait la concentration la plus élevée dans les habitacles des voitures neuves
Dans une récente étude, publiée dans la revue PNAS Nexus, ils ont ainsi voulu évaluer les niveaux de COV dans les habitacles des voitures neuves pendant les chaudes journées d'été, étant donné que le changement climatique fait augmenter les températures estivales dans le monde entier. Les données recueillies au cours de sept journées d'été, avec des températures extérieures de 25,3 °C à 46,1 °C (77,5 °F-115 °F), ont révélé des niveaux élevés de formaldéhyde. Pour rappel, le formaldéhyde est une substance chimique présente à température ambiante sous forme de gaz incolore et inflammable, qui est reconnu cancérogène au niveau européen, d’après l’Anses. D'autres substances chimiques préoccupantes ont été détectées, notamment l'acétaldéhyde et l'hexaldéhyde, qui sont tous deux des substances cancérigènes.
Fait inquiétant : "environ un tiers des mesures dépassaient les normes chinoises pour la qualité de l'air dans l'habitacle des véhicules." La limite de concentration nationale chinoise pour le formaldéhyde dans les véhicules de tourisme est de 100 μg/m3. Les auteurs ont constaté que les niveaux dans la voiture expérimentale dépassaient parfois 200 μg/m3. La limite nationale pour l'acétaldéhyde est de 50 μg/m3. Les niveaux dans la voiture de l’étude pouvaient atteindre 140 μg/m3.
La température de surface des matériaux, l'influence la plus importante sur les concentrations de COV
"Le facteur le plus important affectant les comportements d'émission de COV dans l'habitacle est la température de surface du matériau plutôt que la température de l'air", ont souligné les scientifiques. C’est pourquoi l'odeur de voiture neuve peut être particulièrement forte lors des journées ensoleillées.
Pour relever le défi de la prédiction et de la surveillance de ces émissions, l'équipe a mis au point un modèle d'"apprentissage profond". Cette approche basée sur l'intelligence artificielle, appelée LSTM-A-E, a donné des résultats prometteurs en prévoyant avec précision les concentrations de composés organiques volatils à l'intérieur du véhicule. "Un tel outil pourrait être très utile aux constructeurs automobiles et aux autorités sanitaires pour évaluer et atténuer les risques liés à la pollution de l'air dans l'habitacle."