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Cardiologie

AVC : une pression artérielle systolique plus élevée au fil du temps augmente le risque

Par Geneviève Andrianaly

Les adultes ayant une pression artérielle systolique plus élevée durant plusieurs années sont plus susceptibles de présenter un accident vasculaire cérébral, un accident ischémique cérébral et une hémorragie intracérébrale.

RossHelen/iStock
La pression artérielle systolique est le chiffre le plus élevé de la mesure de la pression artérielle et la force avec laquelle le cœur pompe le sang dans les artères.
Une pression systolique cumulative supérieure de 10 mm Hg est liée à un risque plus élevé d'AVC global, d'AVC ischémique et d'hémorragie intracérébrale, mais pas d'hémorragie sous-arachnoïdienne.
Bien que le risque de type d'AVC varie en fonction de l'origine ethnique, peu de données suggèrent que l’ethnicité modifie le lien entre la pression systolique cumulative et le type d'AVC.

"Le risque d’accident vasculaire cérébral varie en fonction de la pression artérielle systolique, à savoir le chiffre le plus élevé de la mesure de la pression artérielle et la force avec laquelle le cœur pompe le sang dans les artères, et de l'origine ethnique. L'association entre la pression artérielle systolique moyenne cumulative et le type d'AVC n'est pas claire, et on ne sait pas si ce lien diffère selon l'origine ethnique", ont indiqué des chercheurs de l’université de Michigan (États-Unis). C’est pourquoi ils ont décidé de réaliser une étude afin d’analyser les effets cumulatifs d'années de pression artérielle systolique élevée.

Trois types d’AVC étudiés chez plus de 40.000 personnes

Pour les besoins de leurs travaux, publiés dans la revue JAMA Network Open, l’équipe a recruté 40.016 adultes âgés de 18 ans ou plus sans antécédents d'accident vasculaire cérébral, dont 54 % étaient des femmes, 25 % étaient des personnes noires, 8,9 % des hispaniques et 66,2 % des patients caucasiens. Elle avait à sa disposition une mesure de la pression artérielle systolique avant le premier accident vasculaire cérébral des participants. Les scientifiques se sont concentrés sur trois types d'AVC : l'AVC ischémique, un caillot qui interrompt l'irrigation sanguine du cerveau et qui est à l'origine de plus de 85 % des AVC, l'hémorragie intracérébrale, à savoir un saignement à l'intérieur du cerveau ; et l'hémorragie sous-arachnoïdienne, soit un saignement entre le cerveau et les tissus qui le recouvrent.

AVC : 20 % de risques en plus en cas de pression artérielle systolique supérieure de 10 mmHg

D’après les résultats, le fait d'avoir une pression artérielle systolique moyenne supérieure de 10 mmHg à la moyenne était associé à un risque 20 % plus élevé d'accident vasculaire cérébral et d'accident ischémique cérébral, ainsi qu'à un risque 31 % plus élevé d'hémorragie intracérébrale. Par rapport aux volontaires caucasiens, les participants noirs avaient un risque d'accident vasculaire cérébral ischémique 20 % plus élevé et un risque d'hémorragie intracérébrale 67 % plus élevé. Quant aux patients hispaniques, ils présentaient un risque 281 % plus élevé d'hémorragie sous-arachnoïdienne, mais pas d'autre type d'accident vasculaire cérébral, que les personnes blanches.

Surveiller sa pression artérielle pour améliorer son diagnostic et son contrôle

"Il n'y a pas de preuve cohérente que l'ethnicité modifie l'association de la pression artérielle systolique moyenne cumulative avec le premier accident vasculaire cérébral et le type d'accident vasculaire cérébral. (…) L'examen des inégalités raciales nous permet de mieux comprendre les structures sociales, économiques et politiques qui influent sur les comportements en matière de santé et sur le risque d'accident vasculaire cérébral chez les minorités raciales et ethniques", ont signalé les auteurs.

Dans les conclusions, ils soulignent qu'un diagnostic précoce et un contrôle soutenu de la pression artérielle tout au long de la vie sont essentiels pour prévenir les accidents vasculaires cérébraux, les accidents ischémiques cérébraux et les hémorragies intracérébrales, en particulier chez les patients noirs et hispaniques qui sont plus susceptibles d'avoir une hypertension non contrôlée que les patients caucasiens.